Tôt hier matin, des jeunes de Bir Ould Khelifa (sud-est de Aïn Defla) ont fermé le siège de l'APC et bloqué la RN14 reliant cette commune à la wilaya de Tissemsilt, à l'aide de pneus incendiés et de blocs de pierres sous l'œil vigilant des forces de la Gendarmerie nationale. Rencontrés sur place, les jeunes en colère ne manqueront pas de fustiger les autorités locales de cette municipalité, les accusant de ne pas répondre à des doléances exprimées, selon eux, depuis plus d'une dizaine d'années. En effet, diront nos interlocuteurs, « nous sommes confrontés au chômage, à la dégradation des routes dont plusieurs sont encore des pistes et à la mauvaise qualité des prestations de service dans tous les secteurs ». Par ailleurs, dans une pétition remise à la presse, ils dénoncent les pratiques bureautiques, le népotisme et l'opacité qui entourent le gestion au sein de l'APC, au grand dam de la majorité démunie de cette population de 15 000 habitants, soumise de surcroît aux fréquentes coupures d'électricité et aux pénuries en eau potable. Présent sur les lieux, le P/APC reconnaîtra la légitimité de ces revendications, déplorant l'absence d'investissements dans sa commune et de projets à même de contenir la colère des citoyens et en imputera la responsabilité à d'autres acteurs. Pour rappel, Bir Ould Khelifa, riche en terres agricoles, compte plus de 70% de jeunes et connaît un taux de criminalité important confirmé par le P/APC lui-même et abrite quelque 6000 habitants issus de l'exode à cause de l'insécurité. Soulignons enfin que la situation demeure tendue, les jeunes mécontents exigeant la présence du wali sur les lieux pour mettre un terme à leur mouvement.
