Après l'économie, la presse, le parti de Mohcine Belabbas expose aussi ses propositions concernant la question des langues, et notamment tamazight. «La langue amazighe doit être protégée contre toute tentative de minoration politique ou juridique. En plus d'être un vecteur de communication sociale, elle doit être désormais une langue dans laquelle s'expriment les pouvoirs publics en direction des ressortissants de l'Etat national», précise le parti dans un communiqué rendu public hier. Sur cette question, le RCD propose de promulguer une loi organique qui fixe la mise en œuvre du caractère officiel de tamazight et les modalités de son intégration dans l'enseignement, les médias, l'administration et les domaines prioritaires de la vie publique et institutionnelle en vue de lui permettre de remplir, à terme, sa fonction de langue officielle. Outre la mobilisation des moyens humains et matériels pour faire figurer tamazight sur l'affichage public, les panneaux de signalisation routière et son utilisation dans la vie quotidienne du pays, ce parti évoque aussi la nécessité d'enseigner cette langue aux enfants des Algériens résidant à l'étranger. Ayant appelé, par le passé, à l'application de la régionalisation modulable comme une nouvelle forme d'organisation de l'Etat, le RCD détaille encore son projet dans ce sens. A cet effet, il recommande de dissoudre les daïras, «inutilement budgétivores, en transférant leur personnel et les budgets correspondants, au profit des communes qui sont dépourvues d'employés qualifiés». «Tous les élus locaux savent que ces entités, au nombre de 548, sont le palier par excellence qui empêche toute intercommunalité au profit d'un contrôle policier de l'action des élus», lit-on dans ce programme. La commune, ajoute-t-on, doit reprendre toutes ses prérogatives, dont le contrôle de la conception et de la réalisation de tous les projets à caractère local, quel que soit leur montant. «Il faut aussi concevoir des entités territoriales homogènes regroupant un certain nombre de wilayas pour définir des espaces de programmation viables. Ensuite, il faut redonner un pouvoir fiscal réel aux entités régionales et mettre en place un mécanisme transparent de redistribution des rentrées fiscales entre les divers échelons des collectivités», explique-t-on. Le RCD fait aussi des propositions pour la réforme de la justice, en demandant la mise en place d'un conseil supérieur de la magistrature, dont les membres seront élus. S'agissant de la question des libertés d'association, le RCD suggère l'annulation de toutes les contraintes qui freinent la création d' associations.