Pour le RCD, la priorité de l'heure est de mobiliser tous les segments de la société pour arracher les conditions d'une élection libre et transparente. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a appelé, hier, à un large rassemblement de tous les segments de la société dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. «Si on veut faire de l'élection présidentielle d'avril 2014 une solution politique au désastre algérien, un rassemblement le plus large possible doit être organisé pour parvenir à un consensus républicain qui garantisse la paix civile et les libertés du citoyen», a-t-il indiqué à l'ouverture des travaux du conseil national du parti, tenu au Nadi El Moudjahid à Alger. Pour le président du RCD, la priorité de l'heure est de mobiliser, pour rassembler tous les segments politiques et sociaux sans distinction de sensibilité, pour arracher les conditions d'une élection libre et transparente. Mohcine Bellabbas a réitéré, dans ce contexte, la proposition de son parti, de dessaisir le ministère de l'Intérieur de la gestion des élections et de la confier à une structure autonome. Il estime aussi qu'il faut impliquer la société civile dans l'observation du scrutin. «Faute de ce minimum, il est vain de croire à une quelconque démarche politique permettant de sauver le pays de la déchéance programmée où il s'enfonce chaque jour un peu plus et d'un chaos inévitable», lance l'orateur, plaidant aussi pour l'éradication de la fraude électorale. Il explique que la fraude électorale «pervertit l'expression citoyenne, pollue le climat politique qui dérape dans la surenchère et la confusion, discrédite et déstabilise durablement les institutions de l'Etat républicain». Pour le RCD qui n'a pas annoncé sa participation ou le boycott de l'élection, il s'agit «d'arracher et d'imposer des garanties pour le respect du choix citoyen et de pousser les candidats à solliciter sa caution et non pas quémander un adoubement ou un soutien en tant que produits du système». «Plus que jamais, nous devons travailler à ce que le débat politique s'organise autour des parcours, des positions et propositions des candidats ainsi que sur le bilan des responsables sortants», a ajouté le président du RCD. Celui-ci estime que le dernier remaniement ministériel, opéré le 11 septembre courant, consacre l'institutionnalisation de la médiocrité, confirmant qu'il est vain d'attendre qu'une solution vienne de l'intérieur d'un régime «liberticide». Selon Mohcine Belabbas, les différentes parties du système politique sont d'accord contre l'indépendance de la justice, la transparence, la liberté, la presse, le citoyen. Elles sont, a-t-il ajouté, «d'accord pour l'opacité, les fraudes, l'arbitraire et la censure». Pour ce dernier, l'Algérie traverse une des périodes les plus difficiles de son histoire. «Déjà menacée depuis longtemps par un enseignement régressif, des médias publics manipulateurs de l'opinion, une justice pervertie et soumise, une vie publique étouffée et, enfin, un projet socio-économique improductif et servant de cagnotte à un système prédateur, l'Algérie, Etat, nation et société, est maintenant en péril», estime-t-il. Pour sortir de cette crise structurelle, en plus de l'organisation d'une présidentielle libre et transparente, le RCD plaide pour la réforme de la justice, la refonte du système éducatif et une régionalisation modulable. Dans le cadre de ce modèle, ce parti estime qu'il est temps d'asseoir une décentralisation fiscale, condition nécessaire à une démocratie de proximité. «Cela permettra de créer un lien d'affectation entre les impôts payés et les dépenses publiques effectuées au niveau local pour permettre une redistribution et un contrôle immédiats et efficients de la gestion des deniers publics», explique M. Belabbas.