L'événement au Salon Equip Auto-2017, qui se tient depuis lundi aux Pins maritimes (Safex), est sans conteste la tenue de la première édition du Club Argus Algérie, en partenariat avec AC2A, sous le thème «Le VO, une opportunité pour redynamiser le marché». Une manifestation qui se veut une plate-forme d'échanges, à laquelle ont pris part professionnels, acteurs et experts de l'automobile. Pour répondre à la demande des professionnels du secteur de l'automobile, un club argus est né en Algérie, en partenariat avec le groupe Argus français, pour y développer la cote dans un marché qui compte plus de 800 000 transactions de véhicules d'occasion par an. «C'est un marché de VO non profitable pour l'Etat, les professionnels et les consommateurs», regrette le directeur et gérant du Club Argus Algérie, Mourad Sadi, qui note au passage «l'absence de valeurs de référence officielles pour coter le marché des VO en Algérie». Au même moment, le gouvernement s'apprête à fixer un cadre réglementaire devant fixer au futur le marché des VO en Algérie. A ce titre, le président de l'AC2A, Sofiane Hasnaoui, présent à cette manifestation, a indiqué : «Nous avons été associés aux débats par le ministère de l'Industrie pour enrichir la mouture du futur cahier des charges.» C'est dans ce contexte, le directeur de publication du magazine Le mensuel de l'automobile, Mourad Sadi, a sollicité l'expertise du groupe Argus pour aider la profession à restructurer cette activité. «Même si le contexte ne s'y prête pas, du fait qu'il n'y a pas un cadre juridique qui encadre les VO, puisque il n'y a pas encore de cahier des charges, on s'est dit on y va quand même», a-t-il indiqué. Des éléments qui ont tout de même convaincu le groupe Argus de franchir le cap pour venir lancer la cote argus d'Algérie. «Il y a eu la volonté et au bout de 3 à 4 mois, on a convenu de travailler ensemble, ça nous paraît une évidence de continuer ce partenariat», a indiqué Fabian Lecoeuche, directeur projet Argus. L'argus devra ainsi, selon le directeur de valorisation Alain Mazzocut, créer et développer un référentiel (prix du neuf, tarif référent, déceptif technique) des véhicules vendus en Algérie, une méthode indispensable pour mieux accompagner ou valoriser la vente d'un véhicule. Analyser les transactions L'argus devra par la suite analyser les différentes transactions «informelles et non rentables» provenant des principaux acteurs du marché. Il s'agit notamment, selon Alain Mazzocut, des ventes aux enchères, le retour de location logue durée, et les ventes particulières. «Le travail des experts de l'argus est d'observer le marché de l'occasion et de confronter leur vison avec celle des professionnels», soutient le conférencier. Cette analyse des VO et ses principales tendances vont permettre d'identifier des courbes d'appréciation type et la mise en évidence des «phénomènes» issus des spécificités représentatives du marché algérien, influant sur la dépréciation ou l'appréciation des véhicules. «L'objectif est donc de comprendre cet écosystème dans le but de bien acheter et bien vendre, simplifier le business VO pour les professionnels, bien identifier un véhicule, ne pas prendre de risques, bien estimer la valeur, sécuriser les particuliers et les professionnels, fidéliser les clients à une marque», résume Fabian Lecoeuche. Invité à s'exprimer lors d'une table ronde, organisée à cet effet, le président de l'AC2A a estimé que «l'absence d'une dynamique sur le VO était liée à des dispositifs fiscaux». «Les éléments manquants sont liés à la référence du fait de la volatilité de la monnaie, de l'instabilité de la taxe et du maillage du territoire qui n'est pas toujours cohérent», explique-t-il. Pour le DG de Renault Algérie, Guillaume Josselin, avoir une cote d'argus «c'est quelque chose de prometteur». Mais c'est après au moins 3 ans qu' Argus sera en mesure de présenter aux professionnels algériens la cote argus pour chaque véhicule, qui est régie par une solution appelée planet VO. «Il va falloir porter avant tout un effort important sur la formation du personnel pour procéder à des reprises», selon Guillaume Josselin. Mais, pour Allain Mazzocut, «le marché algérien s'inscrit parfaitement dans nos systèmes. On peut donc commencer l'analyse assez rapidement. Il s'agit d'initier ce processus très rapidement», selon l'orateur. Pour lui, «autant mettre à profit cette période transitoire pour former les équipes et mettre en place le processus pour être prêts dans trois ans». De son côté, Sofiane Hasnaoui souligne la disposition des pouvoirs publics à mettre en place un cadre juridique, notamment un cahier des charges qui permettrait la restructuration du marché des VO. Un cadre indispensable pour garantir une meilleure sécurité pour les consommateurs à la faveur d'une traçabilité du véhicule d'occasion.