La 10e édition du Salon international de l'After Market et de l'outillage de garage (Equip Auto 2016) a ouvert ses portes hier aux professionnels du métier, au pavillon central de la Safex. Placée sous le haut patronage du ministre de l'Industrie et des Mines, cette édition se tient, cette année, dans des conditions particulières caractérisées par un blocage des importations des véhicules neufs suite aux nouvelles règles régissant l'activité de concessionnaire automobile, mais aussi par la multiplication des annonces pour les usines de montage automobile. Pour cette édition, pas moins de 350 entreprises sont présentes, en croissance de 11% par rapport à 2015, dont 80% d'exposants internationaux. En marge de cette manifestation, une table ronde sous le thème «La filière automobile face à son venir», a été organisée hier. Présent à cette conférence, le directeur de la promotion des investissements au niveau du ministère de l'Industrie, Amar Agadir, a rappelé l'engagement des pouvoirs publics à privilégier le développement du secteur de l'automobile et de la sous-traitance industrielle. En effet, l'intervenant a souligné que les concessionnaires automobiles en activité sont appelés à passer du stade d'importateur à celui de producteur. Pour cela, ils pourront bénéficier des avantages fiscaux et parafiscaux, comme les exonérations fiscales durant cinq ans, une bonification de 3% sur le taux d'intérêt, ainsi que d'autres avantages liés aux projets de montage. Amar Agadir précisera que le nouveau code des investissements a été élaboré afin de faciliter et d'encourager les investissements ciblés qui s'inscrivent dans la politique économique du pays. Pour Emmanuel Taillardat, journaliste à Argus de l'Automobile, pas moins de 585 000 personnes travaillent dans la filière automobile en Algérie. Cette industrie occupe 13% de la population active dans notre pays, loin derrière les secteurs du commerce 61% et du BTP 16,8%. Selon cet intervenant, l'Algérien débourse 9,6% de son budget pour l'automobile et les transports, alors qu'il débourse 41,8% pour les produits alimentaires et 20.4% pour le logement. En ce qui concerne le marché algérien de l'automobile, celui-ci est estimé à 5 549 298 véhicules à fin 2015, soit 46% du taux d'équipements de la population active en Algérie. En 2011, le nombre de véhicules en Algérie était de 4 549 490 unités, soit une augmentation d'un million en moins de cinq ans. Pour Quentin Le Hete, directeur Maghreb de Gipa, 48 % du parc automobile algérien a moins de 9 ans. Ce constat fait suite au rajeunissement du parc roulant avec les importations de ces dernières années. Le parc ancien de plus de 10 ans d'âge représente, quant à lui, 52%. Quant à l'automobiliste algérien, il roule en moyenne, selon ce spécialiste, plus de 20 000 km par an, ce qui le place parmi les premiers de la classe en matière de roulage automobile. 33% conduisent en moyenne moins de 15 000 km/an alors que 67% en font plus de 15 000km/an. Un passage obligé Au cours des débats, les acteurs du monde de l'automobile ont présenté leurs expériences et avis, à l'instar de Mourad Oulmi, PDG de Sovac, Guillaume Josselin, DG de Renault Algérie, ou encore Sofiane Ben Amrane pour Ival, représentant d'Iveco. Pour ces responsables, la politique des quotas appliquée par les pouvoirs publics en matière d'importation de véhicules a sensiblement pesé sur le secteur. Un passage obligé, selon eux, pour réduire la facture d'importation. «Nous n'avons pas à commenter les décisions du gouvernement, surtout que l'investissement dans la filière automobile apportera ses fruits sur le long terme», diront-ils. Pour Mourad Oulmi, le projet de montage de véhicules de Sovac, en partenariat avec VW, a été réactivé et est à 100% finalisé. Selon lui, le dossier des importations de véhicules est «l'arbre qui cache la forêt». L'importation de la pièce de rechange, poursuit-il, coûte cher et avoisine le milliard de dollar. «J'appelle à mettre de l'ordre dans ce domaine et un terme à la pièce contrefaite qui inonde notre marché», a-t-il indiqué annonçant que l'AC2A risquerait de monter au créneau afin de dénoncer ce phénomène.