La région des Bibans compte pas moins d'une quinzaine de sites archéologiques de différentes époques, mais seulement quelques-uns ont juste été décryptés et classés sur l'inventaire supplémentaire. Pour les exploiter, et, à terme, les rentabiliser, il faut attendre l'aval de l'OGBEC (Office national de gestion et exploitation des biens culturels protégés), un établissement public à caractère industriel et commercial. En 2014, les travaux d'une entreprise, chargée de réaliser 45 logements à El Hamadia, au sud du chef-lieu de wilaya, ont dû être interrompus après la découverte d'une soixantaine de tombes antiques qui remontent à l'ère romaine. Saisi, le ministère de tutelle avait dépêché une équipe du CNRA (Centre national de recherches archéologiques) qui avait entamé des travaux de fouilles préliminaires afin de déterminer l'importance archéologique du site. Selon le département archéologie de la direction de la culture, d'autres travaux seront incessamment effectués pour délimiter les périmètres d'exploitation. Dans la même région, la localité de Tihmamine est en elle-même un site sous forme triangulaire, entouré d'une muraille et compte 3 bastions reliés entre eux par des courtines encore debout. Des débris de tuiles, de briques et des restes de vases, semblables à ceux de la Kalaa Beni Hammad, ont été découverts ensevelis dans les ruines. Un peu vers l'est, le site Kharbat Zembia, situé au nord-est du village Bellimor, à 15 km au sud-est de Bordj, occupe une dizaine d'hectares sur une colline, abritant des inscriptions, des nécropoles, des huileries... Or, l'expansion du tissu urbain dans cette localité a été faite au détriment de cet inestimable trésor archéologique, considéré parmi les plus importants de la région. Au chef-lieu de wilaya, le musée El Mokrani, surplombant la ville de Bordj, est un autre vestige historique qui a subi un lifting et une cure de jouvence qui ont duré une dizaine d'années. Aujourd'hui ouvert aux visiteurs, mais des visiteurs peu ou pas du tout motivés à y revenir, faute d'attractions. Alors que sous d'autres cieux, ce lieu de mémoire ne désemplirait pas de curieux à longueur de journée. «Nous n'attendons que le feu vert de l'OGBEC qui gère le site pour nous mettre dans la création d'activités, notamment l'implantation des échoppes (cafétérias, restaurants, aires de jeux, espaces de détente...) pour donner une âme à ce monument et par conséquent, atténuer un tant soit peu le spectre du chômage chez les jeunes. D'ailleurs, nous avons déjà évoqué avec certains secteurs de l'exécutif les moyens d'élaborer une feuille de route commune pour la mettre en œuvre dans ce sens», nous dit L. Badreddine, directeur du musée. Ce ne sont que des échantillons de sites, parmi tant d'autres éparpillés çà et là, qui n'attendent qu'à être décryptés, mis en valeur puis rentabilisés. Au moment où l'on a eu de cesse de déplacer des montagnes à la recherche d'une alternative économique durable.