Archéologie n Les résultats des fouilles archéologiques de la place des Martyrs, emplacement de la future station-musée du métro d'Alger, sont en cours d'interprétation «pour une année encore», selon le CNRA. Cette phase d'analyse et d'interprétation, commencée fin 2015 et qui devrait se poursuivre jusqu'à mars 2017, permettra de produire une documentation scientifique avec une version vulgarisée tous supports confondus, a indiqué hier lundi le directeur du Centre national de recherches archéologiques (CNRA). Entamées en 2013 par un groupement constitué du CNRA et de l'Institut national des recherches archéologiques préventives (Inrap, France), ces fouilles ont mis au jour des vestiges archéologiques, qui remontent au IIe siècle pour les plus anciens, sur le site de la station Place des Martyrs du métro d'Alger. Des voies dallées romaines, des pavements en mosaïque d'une basilique du Ve siècle et une vaste nécropole byzantine renfermant 71 tombes du VIIe siècle ont été exhumés à la faveur des travaux sur ce site. Dans cette stratification de l'histoire de la ville d'Alger, la période ottomane est également représentée par les fragments de la mosquée «El-Sayida», (antérieure au XVIe) ainsi que le sol carrelé de «Beyt el-Mal» (siège du Trésor public), tous deux rasés en 1832 au début de la colonisation française. Ces fouilles, qui constituent le plus important chantier archéologique jamais entrepris en Algérie avec un budget de plus 700 millions de dinars, ont également permis, selon le directeur du CNRA, la formation d'équipes d'archéologues algériens aptes à mener des opérations propres à l'archéologie préventive de manière «complètement autonome». Les vestiges découverts lors de cette première opération devraient être retournés à leur site d'origine en prévision de l'ouverture de la station et du musée de site de 1 000 m2 qui y est prévu, a ajouté Farid Ighilahriz. Le directeur de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC), Abdelwahab Zekagh, a, pour sa part, indiqué que le concours d'architecture pour la réalisation du musée devrait intervenir «très prochainement», après une présélection de 7 bureaux d'études étrangers spécialisés. Ce concept de station-musée a été inspiré des expériences italiennes et surtout grecque : la municipalité d'Athènes, par exemple, avait construit en 2004 une station-musée pour abriter 10 000 pièces d'antiquité découvertes sur le tracé de la ligne du métro dans cette ville. Le responsable de l'Entreprise du métro d'Alger, Tayeb Haouchine, avait, dans de précédentes déclarations, annoncé la livraison courant 2017 de la station-musée Place des Martyrs.