Des centaines d'étudiants de l'Institut de maintenance et de sécurité industrielle (IMSI) de l'université Oran 2 ont battu le pavé, hier matin, à partir du siège de l'Institut, à Es-Sénia, vers celui de la wilaya d'Oran. Cette manifestation a eu lieu suite à une grève de la faim qui a été entamée dimanche dernier par une dizaine d'entre eux. «Cette marche coïncide avec le premier jour des examens qui ont été de fait annulés», souligne Asri, un représentant des étudiants. Il faut savoir que ce mouvement de protestation dure depuis plus de trois mois. Les grévistes réclament l'autonomie de leur Institut et sa transformation en une école, ainsi que la réactivation des conventions avec les grandes entreprises nationales pour le recrutement automatique des diplômés. «Nous voulons que l'Institut soit indépendant de l'université d'Oran 2, ainsi que l'activation des conventions avec les entreprises nationales, comme Sonatrach, Naftal ou Sonelgaz», ajoute de son côté Mohamed, qui explique les raisons de ces choix : «Nous avons choisi de rejoindre l'IMSI avec des moyennes élevées obtenues au bac, car on nous a garanti le recrutement direct après l'obtention du diplôme, autrement on aurait fait d'autres choix, comme la médecine. Mais nous réalisons qu'il n'en est rien et qu'il existe un blocage au niveau de l'administration. Cela ne peut plus continuer comme ça, car il y va de l'avenir de toute une génération d'ingénieurs.» Les étudiants ont assuré que leur mouvement de grève sera maintenu jusqu'à ce que les ministères concernés réagissent à leurs doléances. «Il s'agit du ministère de l'Enseignement supérieur et celui de l'Industrie pour signer de nouvelles conventions ou réactiver celles déjà paraphées», conclut Asri Djelloul. Pour rappel, la grève des étudiants de l'IMSI est celle qui a duré le plus longtemps à Oran, paralysant l'université d'Oran 2 et révélant une liste interminable de lacunes, notamment dans la gestion des conflits et des revendications. En outre, il est à signaler que la grève de la faim est observée par une dizaine d'étudiants, qui s'interrogent sur la réaction des autorités. «Quand on annonce une grève de la faim, le minimum est qu'une ambulance soit dépêchée sur les lieux et qu'une négociation soit ouverte au plus haut niveau (…) . Cela démontre le sérieux de notre démarche, mais révèle un manque de considération indigne des valeurs de la République du côté des responsables», souligne par ailleurs Mohamed.