Les étudiants de l'institut de maintenance et sécurité industriel d'Oran (IMSI) ont entamé, mardi, une grève «illimitée», revendiquant l'indépendance de leur institut de l'université Oran-2 Mohammed Ben Ahmed. En effet, dès huit heures du matin, des centaines d'étudiants étaient rassemblés devant le nouveau siège de l'IMSI (Ex IAP) à Es-Sénia. Ils ont fermé les portes de l'université et bloqué l'accès, en affichant des banderoles et des pancartes sur lesquelles est écrit «Nous étudiants libres» ou encore «Non au régionalisme». Selon les jeunes interrogés, il s'agit d'un mouvement indépendant. «Nous sommes des étudiants libres. Nous avons écrit un communiqué et l'avons envoyé aux différents responsables pour attirer l'attention sur notre situation. Nous sommes prêts à prolonger la protestation si on ne réagit pas à nos doléances», déclare Seddik, étudiant en première année. D'après un document qui nous a été remis par les protestataires, la revendication principale est «l'indépendance de l'institut de l'université Oran». Oussama, un autre étudiant, explique : «Nous avons passé notre bac et l'avons tous obtenu avec mention et c'est la condition d'accès à cette école. Mais aujourd'hui, notre sort est le même que ceux étudiant dans des facultés universitaires, alors que nous avons fait un choix pour avoir une carrière tracée. Or, la situation actuelle fait que nous ne serons pas recrutés automatiquement après l'obtention de notre diplôme. La seule solution est de valoriser le statut de l'institut comme ce fut le cas pour l'ex institut de pétrole, l'IAP». D'ailleurs, en plus de la volonté d'indépendance, ces étudiants revendiquent également «l'activation du partenariat avec les sociétés nationales comme Sonatrach et Sonelgaz». Ils exigent aussi la prolongation des périodes de stage avec une prise en charge, par les pouvoirs publics, l'institut ou autre tutelle, des stages au niveau des entreprises nationales. Autre demande, l'intégration de leurs spécialités dans les concours de fonction publique et de recrutement au niveau des ministères concernés. Ces grévistes critiquent aussi les conditions de recrutement via l'agence nationale de l'emploi (ANEM) qui, selon eux, «est trop régionaliste». «Vous savez, nos spécialités nous confèrent des compétences pour travailler essentiellement au Sud du pays alors que la politique d'emploi nous prive de nos chances sous prétexte que nous venons d'autres régions que Ouargla», commente Oussama. Toutefois, il existe des revendications jugées contradictoires par d'autres étudiants. C'est ce qu'explique un autre jeune qui a souhaité l'anonymat : «Les grévistes revendiquent la hausse du nombre de postes en concours de doctorat, qui est un grade universitaire et, en même temps, ils veulent sortir du cadre universitaire et que cet institut soit transformé en école. Ils n'ont pas l'air de comprendre les enjeux réels. Mais en tant qu'étudiant, je les soutiens, même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'ils demandent». Par ailleurs, l'accès à l'université étant bloqué par les protestataires, nous n'avons pas pu joindre un responsable au niveau de l'administration.