Presque un an après l'appel du GTPCA (Groupe de travail sur la politique culturelle en Algérie), la cartographie du secteur culturel en Algérie voit le jour sous la forme d'un site Web. Afin d'améliorer l'expérience, le collectif indépendant réitère son appel à l'ensemble de la communauté artistique. Inscrivez-vous et faites vivre vos initiatives ! Depuis un an, l'équipe du GTPCA (Groupe de travail sur la politique culturelle en Algérie) s'est donné pour mission de collecter des données (géolocaisation, site Web, numéros de téléphone, adresse, ndlr) afin d'enrichir la première cartographie du secteur culturel en Algérie. Le collectif indépendant activant dans le domaine de la culture a fait un appel il y a un an, afin que tous les acteurs de la culture, qu'ils soient organismes, promoteurs, lieux de diffusion, etc. s'inscrivent sur ce répertoire accessible gratuitement, depuis le début du mois de mars sur le site : www.culturemap-dz.org. Lors du lancement de la cartographie, les membres du GTPCA sont revenus sur les difficultés rencontrées dans l'élaboration de la carte, les recherches menées, l'obstination de certains acteurs de ne pas être sur la carte et surtout la nécessité de vérifier toutes les informations collectées. Le fait de fournir des renseignements précis sur un établissement et une activité permet de valoriser le processus de la promotion culturelle dans une commune ou une ville. «C'est un travail titanesque qu'a fait le GTPCA, on s'en rend compte en parcourant le site. A mon avis il n'existe aucune initiative en Algérie de cette envergure. Faut-il rappeler que quand on cherche le numéro d'une salle de spectacle ça sonne toujours dans le vide ? C'est pour cette raison que je soutiens ce projet et compte inscrire toutes les associations culturelles et estudiantines que je connais», affirme Sameh Touilba, ancienne galeriste et chargée de projet dans le secteur cultuel. Pour cette entreprise, le GTPCA s'est appuyé sur des outils simples afin d'accéder aux institutions publiques et privées, le contenu de la carte culturelle se présente sous la forme d'un inventaire polyvalent, qui informe rapidement. «Le fait d'être interactive favorise la recherche et l'accès à l'information, je me demande pourquoi cette carte n'a pas été réalisée avant par le ministère de la Culture par exemple ?», s'interroge Sofiane Dali, spécialiste en communication et stratégie. «Pour ma part, je trouve que des améliorations sont à faire. Cependant, les initiateurs du projet ont expliqué que tout le monde est appelé à ajouter des descriptifs et à améliorer la recherche. Des précisions sont ajoutées, même le design du site pourrait connaître de meilleures fonctionnalités», fait remarquer Sofiane Dali. AMELIORATIONS Pour le GTPCA, l'amélioration du site dépend de la participation de tout le monde, le projet étant participatif, il permet à chacun, c'est-à-dire artistes, associations, particuliers, de mettre en valeur une région, à travers son activité artistique. Certains critiquent le fait que la carte ne réponde pas à des normes internationales, en matière de design, d'interactivité et d'informations, le GTPCA se défend, en rappelant que le site est dans sa première version et qu'il a été conçu avec des moyens de base. Par ailleurs, le collectif continue la promotion du site de la cartographie et appelle l'ensemble des activistes, des experts et des acteurs culturels à l'enrichir et de proposer des améliorations qui seront discutées, d'où la présence de formulaire ouvert et gratuit sur le site qui renforce l'engagement, et encourage la diversité culturelle dans notre pays. «Pour que la cartographie culturelle soit viable pour le GTPCA et la communauté artistique, il faudrait que ce modèle puisse contenir d'autres contenus et même penser à intégrer de la publicité afin de rémunérer les personnes qui y travaillent», suggère Nacira Hamoutène, créatrice de site Web et artiste? «En tant qu'artiste, je me pose de nombreuses questions sur la manière de répertorier les artistes et les galeries. Certaines galeries sont de longs couloirs qui font des bénéfices sur le dos des jeunes artistes, méritent-elles leur place dans la cartographie ?», se demande-t-elle, en concluant: «L'idéal est de trouver un juste équilibre entre les équipes qui collectent les informations et celles qui se chargent de la rédaction de contenus, le reste dépendra des annonceurs, qui auront le courage de s'investir et de s'engager.»