La grève ayant perturbé le fonctionnement de l'Etrag, il y a une semaine, a été suspendue par ses initiateurs, suite à un compromis trouvé avec l'administration pour installer une nouvelle section syndicale. C'est surtout que les travailleurs semblent avoir accepté les explications et les assurances fournies par la direction, en réponse à leurs inquiétudes initiales. Les premières causes de l'arrêt de travail ont en effet été oubliées au fil de la grève à cause des accumulations de la crise et les surenchères concomitantes, couronnées par la revendication irréaliste de départ du PDG de l'entreprise, d'ailleurs rapidement abandonnée. En réalité, cet arrêt de travail a été déclenché pour protester contre le taux de la prime de rendement collectif (PRC) attribuée au titre des mois de janvier et février 2017, qui a drastiquement diminué, explique la direction. Une diminution conséquente à l'arrêt de la production à la mi-décembre, décidée à cause de l'important stock de tracteurs agricoles sur le site de l'entreprise, dû au ralentissement brutal des ventes. Aussi, «la régression des chiffres de vente ont contraint l'entreprise à diminuer ses effectifs ; en mettant fin aux CDD et en consommant l'ensemble des droits de congé pour les CDI», lit-on dans un document adressé à notre rédaction. Par ailleurs, et en réponse aux affirmations des grévistes, la direction a tenu à préciser que l'Etrag est encore en bonne santé. «L'Etrag a connu sur le plan financier, durant les cinq dernières années, des résultats positifs, ce qui a même permis d'attribuer chaque année une prime d'encouragement à l'ensemble du personnel en reconnaissance des efforts déployés. Aussi, les bilans financiers et comptables qui sont dûment certifiés par les commissaires aux comptes et approuvés par l'assemblé générale sont enregistrés au Centre national du registre du commerce, confirment pleinement les résultats bénéficiaires qui à chaque exercice renforcent ses capitaux propres et attestent de sa bonne santé financière.» La direction, qui dément également la dissolution du comité de participation de l'entreprise, souligne, rapport d'un huissier de justice à l'appui, que seulement 200 travailleurs environ ont répondu au mot d'ordre de grève sur l'ensemble du personnel qui compte plus d'un millier. On en déduit que le problème de la représentation syndicale a été posé par des travailleurs paniqués par la situation difficile induite par le ralentissement des ventes. Il est rappelé, par ailleurs, que la direction avait saisi la centrale syndicale pour désigner les représentants des travailleurs, suite à l'expiration du mandat de la section sortante et sachant que le syndicat local est partagé en deux ailes. Mais la centrale n'a pas daigné répondre, et il a fallu trouver un compromis avec l'union de wilaya pour sortir de l'impasse. Ceci a permis à l'entreprise de convoquer l'assemblée générale des travailleurs le 27 février dernier, à l'issue de laquelle un comité de candidatures pour l'élection du syndicat d'entreprise a été désigné. L'activité a repris normalement suite à cette réunion.