Le mouvement de grève lancé depuis plus de 20 jours à l'ex-Cotitex de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), devenue Entreprise nationale des textiles industriels et techniques (Enatit), se poursuit toujours malgré la note de la direction générale d'Alger suspendant les membres du Comité de participation (CP) en «gelant aussi leur signature au compte bancaire des œuvres sociales de l'unité jusqu'à l'achèvement de l'audit». La mesure est intervenue après la réunion, dimanche dernier à Alger, entre la direction générale, l'union locale, l'union de wilaya UGTA et la section syndicale de l'unité. Néanmoins, les travailleurs exigent en premier lieu la dissolution de la section syndicale UGTA. Dans ce sens, les protestataires reprochent particulièrement à l'union locale et à l'union de wilaya UGTA de «vouloir maintenir les 6 membres de la section syndicale en vue de dicter une voie à suivre, convenable à eux, mais pas pour les 650 travailleurs de l'unité, et cela, nous ne l'acceptons pas». Dans leur déclaration, rendue publique la semaine dernière, ces travailleurs, tout en dénonçant la «gestion anarchique de ce fleuron de l'industrie textile qui, il n'y a pas si longtemps, habillait toute l'Afrique et exportait ses produits même vers l'Europe», réclament «le versement des salaires à temps, comme l'exige la réglementation, la révision du régime indemnitaire des travailleurs, la régularisation des situations financières des retraités, le paiement des rappels de 16 mois sur la base du nouveau SNMG». Pour eux, «il est impératif de revoir le système des primes de rendement individuel et collectif (PRI et PRC), le calcul juste de leur pension avant le départ à la retraite, la confirmation, dans de meilleurs délais, des travailleurs ayant des contrats déterminés (CDD) par des contrats indéterminés (CDI)», etc. Ils déplorent aussi le fait que des ouvriers ayant plus de 20 ans d'expérience à l'usine partent à la retraite avec l'insignifiante pension de 15 000 DA/mois. Les centaines de travailleurs qui ont paralysé totalement l'usine, affirment cependant qu'ils sont «prêts, sitôt nos revendications satisfaites officiellement, notamment la dissolution de la section syndicale, à rattraper le temps perdu». «Et pour cela, nous sommes prêts à nous engager dans un volontariat en travaillant les week-ends et en accomplissant des heures supplémentaires, s'il le faut, pour peu qu'il n'y ait pas déni de nos droits», clament-ils, précisant que «l'usine a été rajeunie à plus de 85%, même si en majorité ce sont des contractuels, sans espoir d'avancement en grade», ajoute-t-on avec regret.