Le bras de fer entre les travailleurs et la direction du complexe a pour origine le refus de leur directeur d'installer les cinq représentants syndicaux élus en toute légalité lors de l'assemblée générale élective organisée le 1er février 2016 par le pôle SNTA d'El Khroub. Le torchon brûle entre les travailleurs du complexe de la SNTA d'El Khroub et leur direction. Les travailleurs du complexe qui sont en grève depuis quatre jours ont provoqué l'arrêt de la production. Une production qui approvisionne, faut-il le souligner, avec les complexes de Sig, dans la wilaya de Mascara, et de Gouraya à Tipasa, le marché du tabac au niveau national. Le bras de fer entre les travailleurs et la direction du complexe a pour origine, selon des représentants des travailleurs grévistes, rencontrés hier devant le portail du complexe SNTA d'El Khroub, le refus de leur directeur d'installer les cinq représentants syndicaux élus en toute légalité lors de l'assemblée générale élective organisée le 1er février 2016 par le pôle SNTA d'El Khroub. Plus grave encore, deux parmi les délégués syndicaux de la section, le secrétaire général et le secrétaire chargé des conflits, ont été, précisent les représentants des travailleurs, suspendus par la direction jusqu'à nouvel ordre au motif d'avoir affiché au sein du complexe le procès-verbal de la section syndicale. Nous tenons à préciser, pour notre part, que nous avons éprouvé les pires difficultés à communiquer avec les travailleurs grévistes. En effet, une dizaine d'agents de sécurité zélés nous ont empêché d'accéder au complexe et n'ont pas laissé également des travailleurs nous parler. Ces agents auraient-ils reçu des instructions de la part de leur directeur ? C'est ce que nous croyons, puisque l'un d'eux, pensant que nous voulions voir le directeur, l'a appelé pour lui demander s'il pouvait nous recevoir. Suite au refus de celui-ci, les agents en question ont changé complètement de comportement en nous fermant la grille du complexe au nez tout en nous demandant de nous éloigner. Ne pas désirer parler à la presse est une chose, mais empêcher un journaliste d'exercer sa profession et des grévistes de s'exprimer devant la presse est une attitude grave. Notons par ailleurs que le vent de la fronde ne touche pas uniquement le complexe SNTA d'El Khroub, puisque près de 400 travailleurs de l'Union Tobacco Company (UTC), une nouvelle entité rattachée à l'unité commerciale Est de la SNTA, sise à El Khroub, sont en grève ouverte depuis hier. Ce mouvement de protestation est motivé, selon des représentants des travailleurs, rencontrés devant le siège de la direction commerciale Est de la SNTA à El Khroub, par le flou qui entoure les modalités de l'accord de partenariat signé en novembre 2016 par la SNTA et l'UTC, fixant la création de cette nouvelle entité. Ces travailleurs se disent inquiets pour leur avenir au sein de l'UTC, après avoir signé leur fin de contrat les liant avec la SNTA, sans pour autant recevoir leur solde de tout compte (STC), et encore moins leurs indemnités de fin de contrat (IFC). Dans la plateforme de revendications, dont une copie nous a été remise hier, ces travailleurs s'interrogent aussi sur le sort réservé par la direction à leur mutuelle dont les cotisations s'élèvent, selon le document en question, à plus de 30 millions de dinars, ainsi que sur le fonds de solidarité dont les cotisations avoisinent les 20 millions de dinars. Le même document mentionne aussi d'autres revendications, comme l'intéressement des travailleurs aux primes de bilan 2016 et primes d'inventaire 2015, ainsi que le règlement des frais de déplacement.