La section syndicale du complexe SNTA d'El Khroub est de nouveau dans la ligne de mire des travailleurs qui n'arrivent pas à digérer l'élection non démocratique de leurs représentants. Plus de 600 travailleurs ont déjà signé une pétition qui continue à circuler dans l'objectif d'atteindre 850 signatures, soit 100% de l'effectif permanent. L'objet de cette pétition vise à décrier d'abord la position de la section syndicale qui refuse d'ouvrir le dossier des salaires abordé pourtant par le syndicat de l'entreprise. « Nous nous démarquons de cette position qui peut être interprétée comme une manœuvre visant à faire des travailleurs du complexe et de l'entreprise des otages de dérapages de la part d'une poignée de personnes imposées par l'union locale », lit-on dans le document. Les protestataires renouvellent, à l'occasion, leur attachement à la démarche du syndicat de l'entreprise, toujours au sujet de la question des salaires, et enfin revendiquent la tenue d'une assemblée générale pour le retrait de confiance à la section syndicale. Ce n'est pas la première fois que ces travailleurs montent au créneau et veulent en découdre avec cette section installée depuis novembre 2004. On se rappelle la série de sit-in hebdomadaires organisés durant le mois de mai dernier devant le siège de l'union de wilaya de l'UGTA et les nombreuses sollicitations des responsables syndicaux à tous les niveaux. Les travailleurs du complexe d'El Khroub reprochent à cette section de faire le jeu de la direction en connivence avec l'union locale. L'un d'eux nous dira : « Le bradage de l'entreprise a été rendu facile depuis que cette section fantoche refuse d'intervenir pour empêcher la fermeture de certaines unités et ne cesse de différer le dossier des salaires et s'emploie d'un autre côté à créer des diversions autour du véritable débat sur les intérêts des travailleurs ». Par ailleurs, il est connu que l'union locale, par l'intermédiaire de la section, cherche à affaiblir le syndicat de l'entreprise avec lequel elle est en désaccord. Ceci dit, la bataille syndico-syndicale n'est jamais apparue en surface et ce sont les travailleurs, dans leur majorité écrasante, qui réclament aujourd'hui le départ de cette section, désavouant ainsi la démarche de l'union locale. La pétition sera remise au patron de l'UGTA, comme premier pas, et l'on prévoit des initiatives plus importantes si la centrale syndicale ne se penche pas en urgence sur ce problème.