A l�appel du conseil syndical UGTA de l�entreprise publique SNTA (Soci�t� nationale des tabacs et allumettes), un rassemblement syndical est pr�vu aujourd�hui 12 mars au si�ge de la direction g�n�rale de cette soci�t�. Ainsi, selon les termes d�un communiqu� rendu public hier, le conseil syndical entend �d�noncer tous les actes portant atteinte aux int�r�ts moraux et mat�riels des travailleurs�. Affirmant �uvrer au �respect des pr�rogatives syndicales garanties par la loi et les dispositions conventionnelles �, ce syndicat confirme �sa d�termination � faire aboutir la revendication salariale�. Comme il a tenu � �r�affirmer sa solidarit� agissante avec les membres du syndicat d�entreprise, victimes d�actes arbitraires, et exiger leur r�habilitation dans leurs droits�. Une s�rie d�actions d�cid�es � la suite de la r�union, les 4 et 5 mars derniers, en session extraordinaire, des membres du conseil syndical de l�entreprise et des sections syndicales des unit�s et complexes. Une session extraordinaire consacr�e � l�examen de la situation actuelle de l�entreprise, marqu�e par �un marasme sans pr�c�dent et un climat social � la limite de l�explosion, r�sultat d�une d�marche m�thodiquement �labor�e par le directoire de l�entreprise �. Et le communiqu� d�illustrer cette d�marche �par des actes transgressifs aux dispositions l�gales et r�glementaires en rapport avec les revendications socioprofessionnelles�. Citant notamment �le refus du directoire de mettre � la disposition des repr�sentants des travailleurs les informations sur les questions relatives au devenir des unit�s de production et de commercialisation de la SNTA�, �le refus persistant du directoire d�engager les n�gociations salariales, malgr� la demande du syndicat d�entreprise du 10 octobre 2006 et la correspondance �manant de la Centrale syndicale dat�e du 12 d�cembre 2006� ainsi que les entraves � l�exercice du droit syndical et les repr�sailles (suspensions et mises � pied) de repr�sentants des travailleurs �. Et le syndicat d�entreprise de qualifier ces actes d��attentatoires�, de �refus et entraves s�inscrivant en porte-�-faux avec les objectifs du Pacte national �conomique et social� et qui �n�ont pour objectif que d�imposer sa propre logique sur le devenir de la SNTA�. De la situation du march� national du tabac Cela �tant, le march� national du tabac, estim� � pr�s de 1,2 milliard, voire � 1,7 milliard de paquets par an, outre 500 millions de bo�tes de tabac � priser-m�cher, est approvisionn� � hauteur de 70% par la SNTA qui produit quelque 800 millions de paquets de cigarettes dont 65% sont des cigarettes blondes. Le reste venant de la contrebande, notamment de produits contrefaits, aux prix bas et de qualit� douteuse, la sp�culation se renfor�ant et le contr�le s�av�rant insuffisant, en particulier au niveau des circuits de distribution. La SNTA n�importe plus de cigarettes depuis la lib�ralisation du march� des produits tabagiques et la d�monopolisation relative du secteur. En effet, le d�cret ex�cutif n�04-331 du 18 octobre 2004, portant r�glementation des activit�s de fabrication, importation et distribution des produits tabagiques, a ouvert la voie au lancement de partenariats alg�ro-�trangers et l�ouverture de ce march� au priv�. Ainsi, l�importation de cigarettes �trang�res, de marque Marlboro, Gauloises ou L&M, 17 millions de paquets depuis mai 2005, est assur�e par la Soci�t� de tabacs alg�ro-�miratie (STAEM), dont le capital (20 millions de dollars) est d�tenu majoritairement par le consortium �mirati Arab Investors, la SNTA en poss�dant 49% des parts. La STAEM, qui est en voie d�installation d�une unit� de fabrication sous licence des cigarettes de marques d�tenues par Philip Morris, envisageant une production de 200 millions de paquets de cigarettes toutes marques confondues. En outre, la soci�t� britannique British American Tobacco (BAT) a marqu� r�cemment son int�r�t pour la commercialisation en Alg�rie de deux des marques de cigarettes, outre la pr�sence d�une soci�t� mixte alg�ro-grecque (Atlas Tobacco) int�ress�e par le d�veloppement de la culture de tabac. Cela dans le contexte de la privatisation attendue de la SNTA, deuxi�me grand pourvoyeur de fiscalit� et qui a affich� en 2005 un chiffre d�affaires de 60,2 milliards de dinars (l��quivalent de 800 millions de dollars), et en hors taxes de 21,5 milliards de dinars (250 millions de dollars). La SNTA dont la qualit� de production est voulue s�am�liorer et dont les �quipements de production doivent �tre renouvel�s. Mais �galement une industrie nationale du tabac vou�e relativement au d�clin, du fait de la contrefa�on et d�une ouverture du march� de la production, commercialisation et importation, aux r�sultats mitig�s. Ceci, en d�pit du fait que les Alg�riens soient de grands fumeurs, la consommation ayant tripl� en 20 ans et une demande en hausse continue, en particulier des cigarettes blondes, et que ce secteur apporte une haute valeur ajout�e, une production annuelle du tabac insuffisante, �valu�e � 3000 tonnes.