La Fédération algérienne de football (FAF) vient de vivre les heures les plus agitées de son histoire avec les épisodes rocambolesques des dépôts de candidatures le dernier jour du délai fixé (12 mars 2017), suivis du retrait de la course d'une liste conduite par Yacine Benhamza ouvrant la voie à l'élection de Kheireddine Zetchi au poste de président de la FAF. La sortie de course de Yacine Benhamza était en soi un coup de tonnerre. Il allait être suivi simultanément par deux autres. Le premier, c'est l'entrée en lice d'une nouvelle équipe, avec comme tête de liste Abdelkrim Medouar. Quelques heures plus tard, ce fut au tour de la commission électorale «qui a pour mission d'organiser et de superviser la procédure électorale et de prendre toutes les décisions y afférentes» d'ajouter un peu plus de confusion dans le déroulement et la validation de l'opération. En effet, quelques heures après la confirmation de l'enregistrement d'un second dossier de candidature, la commission électorale, présidée par Ali Baameur, élue par l'assemblée générale le 27 février dernier, publie un communiqué sur le site de la fédération à travers lequel elle annonce «après examen des statuts de la Fédération algérienne de football approuvés par la FIFA et soucieux du bon déroulement de l'assemblée générale élective, la commission électorale et selon l'article 26.1.2 des statuts de la FAF qui stipule que les élections auront lieu soixante (60) jours après la date de la tenue de l'assemblée générale ordinaire de fin de mandat, la date de l'assemblée générale élective aura finalement lieu le jeudi 27 avril, soit 60 jours après l'AGO de février dernier». Ce communiqué a surpris plus d'un observateur. A partir de là, les événements ont commencé à se précipiter. Les lignes ont bougé de part et d'autre. Rapidement, des voix se sont élevées pour «dénoncer un abus de pouvoir de la part de la commission électorale». Sans le vouloir et le savoir, peut-être, la commission électorale a commis une erreur fatale. L'information publiée sur le site de la FAF annonçant le report de l'AG élective au 27 avril prochain, il y avait le procès verbal (PV) de la réunion du 13 mars 2017 avec la photo de l'ensemble des membres de la commission électorale et de la commission de recours. La publication de la liste des présents, 7 au total, tous des membres de la commission électorale (Baameur, Zerouati, Oukali, Ghorbal) et de recours (Hammar, El Morro, Khebbouz) avec photo à l'appui, est une preuve que la commission électorale a enfreint le principe de séparation des pouvoirs en se réunissant avec la commission de recours comme le précise l'article 2 du code électoral de la FAF «les principes démocratiques doivent être respectés, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs et de la transparence». Cette erreur fatale aurait pu être évitée si au sein de la commission de recours, il y avait un juriste comme le stipule l'article 12 du code électoral (procédure de recours) qui souligne que «la commission de recours pour les élections est formée de trois membres et de deux suppléants élus par l'assemblée générale en même temps que les membres de la commission électorale. Un de ses membres doit avoir une formation juridique». Or, aucun membre des deux commissions n'a une formation juridique. C'est une transgression flagrante du code électoral. Autre chose, la commission électorale a indiqué qu'elle s'est appuyée sur l'article 26.1.2 des statuts de la FAF pour fixer la date de l'assemblée générale élective au 27 avril 2017 en respectant le délai de 60 jours fixé par l'article sus-cité. Il se trouve qu'entre le 27 février 2017 (date de la dernière assemblée générale) et le 27 avril 2017 (date de l'assemblée générale élective), il y a 58 jours et non 60 jours.Avant de parler de la mise en conformité des dates (60 jours) la commission électorale devait, préalablement, se mettre elle-même en conformité en matière de composante, comme le recommande son propre code, dans son article 5-1 qui précise que «la commission électorale est composée de sept (7) membres dont un président et un vice-président». Le code parle de 7 membres. Pourquoi ils ne sont que quatre (4) ? Où sont passés les trois (3) membres suppléants comme le recommande le code électoral de la FIFA ? A l'arrivée, la commission électorale s'est déjugée puisqu'elle a enlevé du site son communiqué annonçant le report de l'AGE au 27 avril et de revenir au point de départ. C'est-à-dire maintenir la date du 20 mars 2017 comme date définitive de la tenue de l'assemblée générale élective. Entre-temps, des oreilles ont chauffé. Une tempête dans un verre d'eau ? Certainement pas parce que, probablement, le ministère donnera suite à cette affaire qui n'ajoute rien à la gloire des acteurs du football.