Le club scientifique de l'Ecole supérieure d'informatique (CSE) a organisé, du 9 au 11 mars, le premier Hackathon en Algérie. Ce marathon de développeur a vu la participation de 80 jeunes étudiants issus de différentes spécialités, de diverses régions du pays et de plusieurs établissements universitaires, sur 500 candidats. Le but étant de développer une application dans le domaine de l'informatique (Desktop, Mobile ou application Web) pour présenter une solution qui réponde aux objectifs du développement durable (OMD) établis par l'ONU. L'événement, qui s'est tenu à l'ESI, est sponsorisé par Microsoft. 14 équipes formées sur le tas se sont disputé le titre qui leur permettra, entre autres, de participer au célèbre concours Imagine Cup, qui se déroulera en avril prochain. Smart Bus Station La station du bus intelligente est un projet de ciblage publicitaire, du Target Advertisement. Il s'agit de créer un composant à intégrer aux panneaux publicitaires installés dans les abribus. «On a remarqué dans ces panneaux, parfois, une publicité qui passe pendant deux heures sans avoir l'impact escompté », fait remarquer Nedjemeddine, un des représentants du team. Le composant intégré aura pour objectif d'analyser les profils des personnes qui entourent le panneau publicitaire afin d'afficher l'advertissement qui pourrait intéresser la majorité. «Notre composant va faire du profiling sur les personnes présentes selon le genre : homme ou femme, l'âge, etc. Après cette analyse, le composant déterminera la catégorie dominante et affichera la publicité qui les intéressera potentiellement. Par exemple, s'il y a dix jeunes femmes et un homme, il y aura une publicité de produits cosmétiques étudiants. Et lorsqu'il n'y aura personne, le panneau va switcher en mode off pour économiser l'énergie», explique le jeune. Pour ce projet qui répond à un double objectif des OMD, en l'occurrence les villes et communautés durables et l'économie,on utilisera une simple carte PC. «On utilise pour cela un petit PC. L'avantage de notre projet est qu'il est abordable, la réalisation est simple et on peut avoir des conventions avec les entreprises», fait valoir Nedjemeddine, en expliquant que ce projet peut présenter une base de données et des statistiques permettant un ciblage précis des destinataires des publicités. «On peut comptabiliser le nombre de personnes qui ont été atteintes par la pub chaque jour. Cela aidera les publicitaires, d'un côté, et l'entreprise, aussi, car cette dernière arrivera a connaître au mieux son marché», argue le jeune étudiant. Grâce à cette faculté de ciblage, l'opportunité peut être offerte également aux petites entreprises au budget limité de faire de la publicité à moindre frais et ciblant au mieux le laps de temps et l'endroit précis, réduisant ainsi l'investissement. «L'application peut aussi être intégrée dans d'autres supports, tels que les ordinateurs ou les télévisions, ce qui permettra, par exemple, d'y contrôler l'accès des enfants», conclut le concourant. Connected Refugies Le portail «Connected Refugies» a pour mission principale de mettre en relation les réfugiés avec les bénévoles de leur société d'accueil, et ce, afin de faciliter leur intégration dans la société. «Nous avons effectué des recherches et avons constaté que les réfugiés ont souvent un problème d'intégration», explique Ihab-Eddine Imad, l'un des jeunes initiateurs du projet. Selon ce dernier, les statistiques de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) indiquent que seuls 107000 personnes sur près de 20 millions de réfugiés ont réussi à s'intégrer et à avoir une vie sociale. Parmi les problèmes récurrents que rencontrent les réfugiés, Ihab-Eddine cite ceux à caractère sociologique, sur lesquels «nous nous sommes focalisés, entre autres, l'éducation et l'emploi», ainsi que des difficultés dans les procédures administratives. «Compte tenu de ces constats, nous avons choisi de trouver des solutions informatiques pour remédier à ce problème. Notre projet ne vise pas uniquement les individus installés en Algérie, mais tous les citoyens du monde. Nous avons créé une application mobile et une autre web. L'individu pourra à travers cette application créer un compte et se mettre en contact avec les différents bénévoles pour faciliter son intégration», développe le jeune étudiant. Il convient de préciser que l'accès à cette application est autorisé uniquement aux réfugiés légaux. Le concerné doit, dans ce cas, présenter son passeport ou un autre document administratif, afin qu'il puisse y accéder et avoir droit à toutes les informations nécessaires pour le traitement de son cas. Ana Robot (personal robot) Le projet entre dans la thématique «Santé et innovation». Le public projet vise toute personne consommatrice de médicaments et surtout les personnes âgées souffrant dans la plupart des cas de maladies chroniques et qui ont tendance à oublier de prendre leurs médicaments. Selon l'équipe créatrice du projet, l'idée est de réaliser un robot ayant pour mission de rappeler à ces personnes les moments de prise de médicaments. Et la fonction du AnaRobot ne se résume pas à un simple rappel, car ce robot aura la possibilité de se déplacer et transporter les médicaments vers la personne concernée. «S'il est vrai que s'offrir un robot n'est pas à la portée de tous, la majorité des personnes possèdent toute fois un smartphone, ce dernier a toutes les fonctionnalités qui peuvent faire fonctionner un robot, car il dispose d'une batterie, d'une mémoire, d'un processeur, d'un Ram, etc., et on veut en tirer profit», explique l'une des jeunes étudiantes. Ainsi, le smartphone sera le cerveau du robot, ce dernier étant constitué de matériel physique programmé avec la plate-forme Arduino et équipé d'un bluetooth. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Le projet consiste à programmer le robot en lui intégrant les heures de prise de médicaments. Le robot devra également détecter la zone où l'individu pose ses médicaments ainsi que l'utilisation de la reconnaissance faciale pour détecter le visage de son propriétaire grâce à un module de détection introduit. «Nous avons développé deux modes de fonctionnement du robot : un mode manuel et un autre automatique», informe-t-elle. Pour ce qui est du mode manuel, le robot peut être manipulé grâce au smartphone. L'équipe a créé un réseau local en utilisant le bluetooth du robot et du smartphone, qui servira comme manette pour pouvoir manipuler l'objet. «Nous avons également pensé à intégrer un module pour venir en aide aux personnes atteintes du daltonisme», prévoit l'équipe. «Notre idée de départ était de fabriquer un robot, mais nous savons que les robots existent dans le monde entier, donc nous nous sommes posé la question : comment rendre notre robot particulier, mais surtout utile, d'où l'idée de concevoir un robot qui servira comme assistant», conclut la candidate.