Le village de Zentout, dans la commune de Tamrijt, a connu, jeudi dernier, une journée pleine d'émotion à l'occasion de la réinhumation de 57 martyrs, tombés au champ d'honneur un 27 mars 1957, au lieudit Sidi Merzouk. La cérémonie a été organisée au niveau du nouveau cimetière des chouhada de Zentout, qui a été réservé et préparé à l'occasion. Une foule nombreuse composée d'habitants de la région, le ministre des Moudjahidine, le wali ainsi que la famille révolutionnaire étaient tous présents et ont assisté aux festivités. Le 27 mars 1957, le village de Zentout a connu la bataille de Sidi Merzouk entre les moudjahidine et l'armée française. D'après les témoignages des proches des martyrs, cette tragédie a eu lieu après le retour des combattants de l'ALN d'une mission à Tunis, ils ont été bombardés par l'armée française, qui avait utilisé l'aviation et l'artillerie lourde. «L'ennemi français a utilisé des avions de type B26 et a tué 46 moudjahidine et 11 civils», raconte un moudjahid de la région, qui nous a informés avec beaucoup de désolation que ces martyrs n'ont pu être enterrés que deux jours après la tragédie. Les femmes ne furent pas épargnées durant cette bataille, puisque trois d'entre elles ont été tuées. «Ces valeureux martyrs avaient sacrifié leur existence pour que nous vivions dans la liberté, c'est à nous aujourd'hui de leur rendre hommage», nous a déclaré un jeune de la région qui a participé, à l'instar des habitants de la localité, à une journée de volontariat pour déterrer enfin les ossements de ces martyrs. «Il a fallu 60 ans pour que le ministère des Moudjahidine et la wilaya nous délivrent les autorisations nécessaires pour effectuer cette opération». Lors de l'exhumation des restes, une montre en assez bon état, ainsi que des godasses et des vêtements militaires ont été retrouvés sur les chahids. Dans sa déclaration face à la presse, le ministre a demandé aux moudjahidine de participer à l'écriture de l'histoire de la Révolution algérienne. Un travail est déjà entamé dans ce sens par son ministère avec le recensement des batailles et lieux de torture durant la Révolution. L'école primaire de Zentout a été baptisée à l'occasion au nom du chahid Abider Messaoud, tombé au champ d'honneur en 1959.