Le long métrage Parfums d'Alger, production algérienne du réalisateur Rachid Benhadj (sorti en 2012), est présenté au public italien, cette fois dans une salle au Vatican, au cercle San Pietro. Une bonne occasion pour parler de l'Algérie et de sa riche culture. Il y a des parfums tenaces qui continuent d'éventer leurs senteurs à travers les temps et les lieux… C'est le cas de Parfums d'Alger, un film qui raconte une période historique dramatique pour tous les Algériens, à travers l'histoire d'une photographe algérienne, qui fait son retour en Algérie après 20 ans passés en exil, en Europe, pour fuir la violence terroriste qui sévissait dans son pays natal. De grands acteurs algériens, Chafia Boudraa (la mère), Sid Ahmed Agoumi (le père) et de jeunes acteurs prometteurs, Rym Takoucht et Ahmed Benaïssa, ont donné un caractère authentique au récit. Le rôle principal, interprété par l'actrice de théâtre italienne Monica Guerritore, n'enlève pas sa force dramatique au film. Produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel et la société Net Diffusion, cette œuvre cinématographique 100% algérienne, tournée en Algérie, demeure une carte de visite de qualité pour le septième art algérien. A la projection du film, dans le prestigieux cercle San Pietro, le jeudi 30 mars, un public italien et algérien était présent dans la salle portant les portraits de tous les grands papes qu'a connus le Saint-Siège… UN TRAVAIL DE MEMOIRE L'ambassadeur d'Algérie en Italie, Abdelhamid Senouci Bereksi, a pris la parole au début de cette rencontre, pour souligner «l'importance de faire un travail de mémoire, y compris par l'art cinématographique, sur cette période tragique de notre histoire, dont le film raconte une facette'' et a invité les Italiens, qui ont encore des préjugés sur la situation sécuritaire en Algérie, «à faire le voyage sur place… vous ne serez pas déçus par tout ce que vous pourrez voir et découvrir». Pour sa part, le cinéaste Rachid Benhadj a tenu à rappeler le contexte historique qui avait fait élaborer dans son esprit le projet de ce film. Les manifestations de l'ex-FIS (Front islamique du salut), les marches des femmes algériennes contre l'obscurantisme, les tabous et les non-dits protégés par certains anciens moudjahidine, l'oppression d'un certain patriarcat au détriment des femmes… Un vent de sable, qui souffle sur Rome à partir de l'Algérie profonde, laissant des Parfums d'Alger flotter, bien après, dans son sillage…