Le cinéma algérien "doit s'inscrire dans la continuité" pour assurer son plein développement, a estimé lundi à Oran le réalisateur Rachid Benhadj, à l'occasion de la projection de son dernier film "Parfums d'Alger", en compétition dans le cadre de la 6ème édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA). "Seule une logique de continuité est à même de promouvoir le 7ème Art national au niveau de ses potentialités réelles", a indiqué M. Benhadj dans une déclaration à l'APS en marge de cette séance de projection tenue à la salle Maghreb. "Le cinéma algérien ne doit pas se limiter aux événements conjoncturels", a-t-il déclaré, soulignant toutefois que "des manifestations internationales à l'instar du FOFA d'Oran contribuent grandement à la promotion cinématographique". M. Benhadj qui a dernièrement participé aux festivals d'Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) et de Carthage (Tunisie), s'est dit "agréablement surpris" par la qualité de l'organisation du Festival d'Oran, relevant qu'il "répond parfaitement aux attentes des artistes participants et invités". "Parfums d'Alger", dont le scénario est également signé Rachid Benhadj, a été récompensé d'une mention spéciale du prix Don quichotte de la Fédération internationale des ciné-clubs (Ficc) lors de la 24e édition des Journées cinématographiques de Carthage, tenues en novembre dernier. Cette fiction relate l'histoire d'une femme, Karima, photographe célèbre vivant à Paris depuis une vingtaine d'années, qui se voit un jour obligée de rentrer à Alger à la demande pressante de sa mère. Ce retour forcé va réveiller en elle les cicatrices et les fantômes d'un passé refoulé, surtout lorsqu'elle apprend que son frère a été inculpé pour terrorisme. Pour la présentation de son film à Oran, M. Benhadj était accompagné des comédiens algériens Chafia Boudraa, Rym Takoucht et Ahmed Benaïssa qui se sont déclarés heureux de participer à cette nouvelle édition du FOFA coïncidant avec la célébration du cinquantenaire de l'indépendance. Le rôle principal (Karima) est campé par l'actrice italienne Monica Guerritore qui, selon le réalisateur Benhadj, aurait aimé être présente à Oran mais n'a pu le faire car étant actuellement en plein tournage. Né à Alger, Rachid Benhadj est diplômé en architecture. Après avoir travaillé à la télévision algérienne, il s'installe à Rome où il réalise documentaires et courts-métrages et enseigne à l'école de cinéma. Il est également artiste peintre. "Parfums d'Alger" est le quatrième film a être visionné depuis le début de cette compétition qui a déjà permis au public et au jury du festival de découvrir "La voile et la tempête" de Ghassan Shmeit (Syrie), "33 jours" de Jamal Shoorje (Liban) et "Chawq" (l'envie) de Khaled El Haggar (Egypte). Les projections des longs métrages se poursuivront mardi avec deux nouvelles affiches intitulées "Lamma Choftek" de Annemarie Jacir (Palestine) et "La 5ème corde" de Salma Bergach (Maroc). La participation algérienne dans cette même catégorie est également représentée par un autre film, "Yemma" de Djamila Sahraoui, qui sera visionné mercredi prochain.