La conservation des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou vient de faire une première évaluation, fin juin, du dispositif de prévention et de lutte contre les feux de forêt après l'installation, le 8 mai dernier, du comité opérationnel permanent (COP). Cette structure regroupe près d'une douzaine de directeurs parmi l'exécutif de la wilaya, les chefs de daïra de la région ainsi que la Protection civile. Cette année, la lutte contre les feux de forêt a reconduit le même dispositif que les années précédentes. Ainsi, six postes permanents de vigie ont été installés au travers des nombreux massifs forestiers de Tizi Ouzou. Redjaouna, Talaguilef, Larbaâ Nath Irathen, pour l'intérieur de la wilaya, et Yakourène, Iflissen et Tamgout sur son versant maritime, sont autant de points de surveillance où le moindre départ de feu et autre fumerolle seront repérés et signalés pour les quatre brigades motorisées et équipées de citernes qui auront à intervenir aussitôt. Selon le conservateur des forêts de la wilaya « la surveillance couvre la quasi-totalité du territoire forestier sous sa responsabilité ». Les appréhensions des forestiers sont très grandes cette année en raison d'une pluviosité très importante. « Plus de 800 millimètres de pluie entre 2003 et 2004 ont favorisé le développement d'une dense végétation. Celle-ci est prête à s'enflammer à la moindre occasion », nous affirme-t-on. « Théoriquement le COP coiffe des dispositifs de prévention à des échelles plus locales (APC et daïra). Hélas seule la direction des travaux publics s'est impliquée dans le débroussaillement et l'aménagement des accotements de routes alors que les autres intervenants restent indifférents », nous signale M. Khamas, chef de service à la conservation des forêts. En ligne de mire, les décharges sauvages qui « par le cumul des détritus, la putréfaction et la fermentation de ceux-ci produisent un gaz inflammable spontanément par le fait de la canicule », avertissent les gardes forestiers, tout en fustigeant le réflexe des citoyens consistant à défricher par le feu. « Ces négligences engendrent fréquemment des départs d'incendies parfois meurtries », note-t-on. Lorsque l'on considère l'étendue de la surface forestière de Tizi Ouzou (plus de 115 000 ha) l'on comprend les dégâts que les feux risquent d'engendrer chaque saison au plan économique. Ainsi, ce sont près de 50 000 ha de forêts productives dont 23 000 ha de chêne-liège, qui sont concentrés à Yakourène dans l'Akfadou et à Mizrana. A la direction des forêts, l'on souligne que l'un des rares moyens de sauvegarder la forêt reste la sensibilisation et l'information du citoyen. L'année dernière, 35 incendies ont détruit près de 140 ha de forêt, 17 ha de maquis et 100 ha de broussailles, mais aussi « faire évoluer la législation en vigueur pour permettre une exploitation rationnelle de ces espaces dans le domaine des loisirs et de la recréation et inculquer le réflexe écologique ».