La pelote de laine, court métrage fiction de Fatma-Zohra Zamoum, jeune cinéaste algérienne qui vit à Paris, a reçu le Tanit d'argent de la même catégorie aux récentes JCC. F.-Z. Zamoum a bien profité du passage de son film sur Arte, puis au festival de Namur et finalement à Carthage. La pelote de laine est un travail sympathique, avec de l'humour pour rendre hommage à l'ingéniosité des femmes qui se retrouvent dans une situation coincée. Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme qui vient d'un village d'Algérie et qui est enfermée dans l'appartement par son mari quand il part le matin à l'usine. Elle arrive à communiquer avec ses voisines par le biais d'une pelote de laine qu'elle déroule d'un balcon à l'autre, trouve une aide et se prend en charge. Cette histoire est filmée simplement, d'une manière efficace. C'est le sujet qui est le plus important. Les femmes qui rejoignent leurs maris émigrés sont toujours soumises à des situations difficiles, elles n'arrivent pas à se débrouiller. Dans le film, le mari dit à sa femme : « Tu ne connais rien à la France, tu vas te perdre, donc il vaut mieux que tu restes à la maison. » Et il part chaque matin en fermant la porte ! La pelote de laine est un petit film inspiré de la condition féminine des Algériennes qui quittent leur pays et qui ne savent rien de ce qui les attend de l'autre côté de la Méditerranée. C'est une fiction qui ne tient que parce qu'il y a une réalité sociale dure derrière.