Au 17e jour de grève qui prévaut à l'Entreprise publique de bâtiment de Tiaret (EBT), c'est toujours le statu quo, ou du moins un silence pesant, sur fond d'inquiétude et de terribles pressions. Hier, alors que les rangs des grévistes commençaient à se fissurer du fait de notification de fin de contrat pour 39 ouvriers de l'entreprise résidant à Tissemsilt, mais liés à l'employeur par CDD (contrat à durée déterminée), aucune partie au conflit n'a daigné lâcher du lest. Mais en catimini, des tractations ont eu lieu pour briser cet unanimisme qui a caractérisé les travailleurs dans leur quête de valoir la tête de la direction. De source syndicale, on apprend d'ailleurs que l'inspection du travail a été requise pour «constater la fermeture des bureaux de l'administration, et donc de l'impossibilité du directeur d'y accéder». Cela relève d'un «subterfuge», disent certaines voix outrées, puisque, dit-on, «les employés du siège vaquent normalement à leurs occupations». «Que cherche-t-on à travers ces artifices juridico-relationnels ?, se sont demandés d'autres, si ce n'est une volonté de briser l'entrain», craignant même «des menées visant à décapiter la section syndicale». Mis à part l'Union de wilaya, UGTA, qui s'est impliquée, le sort de la centaine de grévistes, et par conséquent de celui de cette entité publique, reste incertain, quand bien même Abdelkader Khaldi, secrétaire général de l'Union de wilaya relativise et parle d'une «rencontre à tenir dimanche prochain avec la direction générale pour tenter d'aplanir les difficultés, non sans honorer au profit des salariés une partie des salaires et congés impayés». Notre interlocuteur, joint hier par téléphone, «préconise la sagesse et le calme dès lors que l'UGTA a saisi les walis de Tissemsilt et de Tiaret pour voler au secours de cette entreprise pour lui assurer un plan de charge». S'agissant des partis politiques en lice pour les futures élections à Tiaret, aucun mot ou compassion envers les grévistes !