Il y a 59 ans, jour pour jour, les 13 et 14 avril 1958, des footballeurs professionnels algériens évoluant en France ont donné naissance à la glorieuse équipe du FLN en quittant leurs clubs respectifs pour rejoindre Tunis à l'appel du FLN et former une équipe de football appelée à jouer des matchs, à travers le monde, afin de donner une grande résonance au combat libérateur pour l'Indépendance de l'Algérie. L'idée de mettre sur pied une équipe de football formée de joueurs évoluant en France germe dans l'esprit de dirigeants algériens à partir de 1957 où des Algériens ont participé au festival de la jeunesse organisé à Moscou. Le regretté Mohamed Boumerzrag est alors chargé de prendre langue avec des joueurs pour qu'ils quittent la France et rejoignent Tunis. L'homme mène sa mission avec succès. Les footballeurs contactés adhèrent au projet. Le 15 avril 1958 la France se réveille sous le choc. Le journal L'Equipe titre sur toute sa Une «Neuf footballeurs algériens (dont Zitouni) disparaissent». Les 13 et 14 avril 1958, douze professionnels algériens quittent clandestinement la France. Il s'agit de Mokhtar Arribi (coach d'Avignon), Rachid Mekhloufi (Saint-Etienne), Abdelhamid Bouchouk (Toulouse), Abdelhamid Kermali (Lyon) franchissent les premiers la frontière suisse. Un autre groupe formé de Abdelaziz Bentifour (Monaco), Abderrahmane Boubekeur (Monaco), Kadour Bekhloufi (Monaco), Mustapha Zitouni (Monaco), Amar Rouai (Angers) passe par l'Italie. Saïd Brahimi (Toulouse) est passé par la Suisse. Deux joueurs, Hacène Chabri (Monaco) et Mohamed Maouche (Reims) sont arrêtés respectivement aux frontières italienne et suisse. D'autres joueurs quitteront la France au cours des mois qui suivront. Il s'agit des frères Hocine et Cherif Bouchache (Le Havre), Ali Benfaddah (Angers), Saïd Amara (Béziers), Hacène Bourtal (Béziers), Dahmane Defnoun (Angers), Mohamed Bouricha (Nîmes), Abdelkader Maazouza (Nîmes), Abderrahmane Ibrir (Toulouse), Smain Ibrir (Le Havre), Saïd Haddad (Toulouse), Ahmed Oudjani (Lens), Abdelkrim Kerroum (Troyes), Mokrane Oualiken (Montpellier), Mohamed et Abderrahmane Soukane (Le Havre), Hamid Zouba (Niort), Abdallah Settati (Bordeaux). Le regretté Ali Doudou (Annaba) a rejoint le groupe à Tunis. La sélection avait comme premier responsable Mohamed Boumezrag, coordinateur, et Mohamed Allam responsable politique FLN. Le premier match de l'équipe du FLN a eu lieu le 9 mai 1958 à Tunis à l'occasion du tournoi Djamila Bouhired. Les camarades de Rachid Mekhloufi ont battu le Maroc (2-1). Deux jours plus tard, ils gagnent (6-1) face à la Tunisie. Durant les 4 années de son existence (1958-1961), l'équipe du FLN a livré 83 matchs, gagné 57 rencontres, fait 14 matchs nuls et perdu 12 matchs. Au lendemain de l'Indépendance, quelques joueurs, à l'instar de Rachid Mekhloufi, Saïd Amara, … ont repris leur carrière professionnelle en Suisse et en France. D'autres sont rentrés au pays où ils ont terminé leur carrière de joueur avant d'embrasser avec succès celle d'entraîneur. 59 ans plus tard, les survivants de cette fabuleuse aventure humaine se comptent sur le bout des doigts. Pour être reconnaissante à l'endroit de ces hommes, l'Algérie doit faire un geste à la hauteur de ce qu'ils ont fait au printemps 1958. Cette épopée doit entrer dans l'histoire officielle de l'Algérie à travers l'institution d'une journée nationale de la glorieuse équipe du FLN, son inscription dans les ouvrages d'histoire et son enseignement à l'école. Par ailleurs, le 13 avril 2017 marque la 4e année de la disparition, le 13 avril 2013, du regretté Abdelhamid Kermali. Ce dernier avait conduit les Verts à leur premier sacre continental à l'occasion de la CAN 1990 organisée par l'Algérie.