Située à 35 km à l'est d'Alger et à 11 km au sud-ouest de Boumerdès, la ville de Boudouaou compte une population dépassant largement les 80 000 habitants. Un nombre qui risque de doubler plus rapidement qu'on pourrait le penser au vu des étendues qu'elle connaît à travers deux importantes agglomérations situées en amont, à savoir le Plateau, au nord, et Benmerzouga, au sud. Il s'agit de deux nouveaux centres urbains, où les besoins sont divers et variés. A l'époque de la colonisation française, la ville de Boudouaou était connue sous le nom de «l'Alma», en souvenir de la bataille qui avait eu lieu sur le fleuve Alma, en France, en 1854. Une bataille qui a été remportée par les troupes franco-anglaises sur les Russes pendant la guerre de Crimée. L'histoire retiendra aussi que ce sont les habitants du Plateau, un site qui abritait les anciennes tribus de la ville, qui avaient résisté à l'occupant avant que Boudouaou ne soit transformé en camp militaire. Après la signature du traité de la Tafna entre le général Bugeaud et l'Emir Abdelakder le 30 juin 1837, Boudouaou devint un centre de colonisation. Les deux tiers de la ville revinrent à l'Emir Abdelkader, alors que les colons occupèrent les territoires allant jusqu'à l'oued Keddarra et plus loin vers toutes les terres de Kabylie. Mais tout cela relève du passé. Aujourd'hui, le béton a tout envahi et des cités y ont pris racine. A Benmerzouga, les habitants se plaignent du manque d'infrastructures éducatives, administratives, de jeunesse et de service. Des milliers de logements ont poussé, mais les réseaux d'AEP, d'assainissement, de l'électricité et du gaz, de routes…y font grandement défaut. Le maire, Mekki M'hamed, a assuré que ces carences seront comblées à l'avenir. «Les moyens de l'APC sont faibles. Il faut attendre que le projet soit pris en charge dans le cadre des Plans communaux de développement (PCD)», a-t-il indiqué. Béton-ville ! Pourtant, Boudouaou possède des sources de recouvrement appréciables, au vu du marché hebdomadaire de fruits et légumes et à bestiaux, des laboratoires pharmaceutiques, de la briqueterie, du port sec ainsi que des carrières qui longent le flanc sud. Au Plateau, un grand centre urbain est en train de prendre forme. Datant de 1986, la cité des 605 Logements souffre le martyre à cause des travaux de routes et de revêtement des trottoirs qui n'en finissent pas. Les citoyens nous ont fait part de leur impatience devant un chantier de bitumage et de viabilisation entamé puis arrêté par la direction de l'urbanisme qui aurait résilié le contrat avec l'entreprise engagée. Une autre entreprise subira le même sort, délaissant le chantier dans un triste état. Les caves baignent dans des eaux noires dégageant des odeurs fétides et où il n'est pas rare de croiser des rats. Quant aux moustiques, ils y pullulent, rendant la vie impossible. Ce chantier a connu des rebondissements depuis des années avec des avenants importants au niveau financier. Pis encore, au quartier limitrophe de Benturkia, les travaux de la route dépendent de la finition du réseau d'AEP. En fait, l'aménagement de tout le Plateau nécessite une étude d'homogénéisation, tant les pouvoirs publics et les promoteurs ont érigé leurs projets dans une anarchie indescriptible.