La Corée du Nord s'est dite, samedi, prête à une riposte nucléaire en cas d'attaque atomique américaine. S'exprimant avant une gigantesque parade militaire organisée à Pyongyang à l'occasion du 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, le n°2 du régime a promis que son pays était «prêt à répondre à une guerre totale par une guerre totale». Washington a martelé hier travailler étroitement avec Pékin pour «résoudre pacifiquement» la question du nucléaire nord-coréen, quelques heures après l'échec d'un tir de missile par Pyongyang. Le tir a précédé l'arrivée du vice-président américain, Mike Pence, à Séoul, d'où il a réitéré la détermination des Etats-Unis à défendre l'alliance avec la Corée du Sud. «Il existe un réel consensus entre le Président, nos alliés-clés de la région — le Japon et la Corée du Sud en particulier, mais aussi les dirigeants chinois — pour dire que ce problème arrive à un point critique», a déclaré le conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump, le général H. R. McMaster. «Il est donc temps que nous entreprenions toutes les actions possibles, avant l'option militaire, pour tenter de résoudre cela pacifiquement», a-t-il dit dans un entretien diffusé hier sur une chaîne américaine depuis Kaboul, en Afghanistan. A plusieurs reprises, le puissant conseiller américain a insisté sur la convergence de vues entre Washington et les dirigeants chinois, vantant la relation entre les présidents Trump et Xi Jinping, qui se sont rencontrés début avril en Floride. La Corée du Sud, puis le commandement des forces américaines dans le Pacifique ont annoncé qu'un tir avait été effectué hier matin, heure de Corée (21h21 GMT samedi), depuis le site de Sinpo sur la côte est. Mais «le missile a presque immédiatement explosé», avait indiqué Dave Benham, porte-parole du commandement américain. Au moment du tir, le vice-président américain venait juste de redécoller d'une escale en Alaska, en direction de la Corée du Sud, première étape d'une tournée régionale prévue de longue date et qui inclura le Japon, l'Indonésie et l'Australie. Dans l'avion, un conseiller diplomatique de la Maison-Blanche a confirmé que l'explosion avait eu lieu au bout de «quatre ou cinq secondes» et qu'il s'agissait probablement d'un missile de portée intermédiaire et non d'un missile intercontinental. Selon lui, Washington avait anticipé le tir. «Si cela avait été un essai nucléaire, d'autres actions auraient été entreprises par les Etats-Unis», a-t-il relevé. Sans en révéler davantage, le général McMaster a répété que le président Trump refusait par principe d'annoncer à l'avance ses décisions, mais «toutes les options restent sur la table, elles sont en train d'être peaufinées et développées». A rappeler que la Corée du Nord s'est dite prête, samedi, à une riposte nucléaire en cas d'attaque atomique américaine. S'exprimant avant une gigantesque parade militaire organisée à Pyongyang à l'occasion du 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le n°2 du régime a promis que son pays était «prêt à répondre à une guerre totale par une guerre totale». «Nous sommes prêts à répliquer à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire à notre façon», a insisté Choe Ryong-Hae au cours d'une cérémonie ayant précédé le défilé. Dans une déclaration diffusée vendredi par KCNA, l'agence de presse officielle de la Corée du Nord, l'armée avait assuré que les bases américaines en Corée du Sud, «tout comme les quartiers généraux du Mal», tels que la Présidence sud-coréenne à Séoul, seraient «pulvérisés en quelques minutes» en cas de guerre.