Une semaine après sa désignation à la tête de la sélection nationale, sans entraîneur depuis plus deux mois, le nouveau patron des Verts, l'Espagnol Lucas Alcaraz, a tenu sa première conférence de presse, hier, au CTN de Sidi Moussa. Accompagné du directeur de la communication de la FAF, Mohamed Saâd, qui lui a servi à l'occasion d'interprète, le technicien ibérique a entamé le point de presse par une petite allocution, avant de se prêter au jeu des questions-réponses. D'emblée, le nouveau sélectionneur évoquera son engagement avec la sélection algérienne et ses ambitions. «On fera en sorte de faire fonctionner la sélection et la fédération comme un club, et faire évoluer le football algérien. Entraîner l'Algérie est le plus gros défi que j'ai eu jusqu'ici en tant qu'entraîneur. Un pays passionné de football. J'ai eu la chance d'entraîner des joueurs algériens à l'instar de Brahmi. Et à Grenade, c'est une tradition de faire évoluer des joueurs africains. Je sais aussi que la sélection est composée de joueurs brillants et talentueux, mais qui sortent d'une grande déception. On doit donc retaper le moral de ces joueurs. Et si on peut conjuguer le talent de ces joueurs à une tactique rigoureuse, on peut réussir de grandes choses.» Le choix de la FAF porté sur Alcaraz n'a pas manqué de susciter des appréhensions. Interrogé à ce sujet, Alcaraz répond avec beaucoup d'assurance : «Un choix ne fait jamais l'unanimité. Ces quinze dernières années, j'ai travaillé de manière constante avec à la clé 800 matchs. Je respecte les opinions des gens, mais je pense détenir la méthode et l'envie de réussir. J'ai convaincu le président de la FAF, et je convaincrai les autres.» «On travaillera sur trois volets» Recruté à moins de deux mois du début des éliminatoires de la CAN-2019, la priorité de L'Espagnol est de préparer le match face au Togo. A cet effet, il compte, dans une première étape, de «s'informer sur les joueurs, aussi bien ceux évoluant en Europe, qu'en Algérie avec les deux Ligues. On va aussi s'informer sur les sélections des U23 et des U20, et mêmes des sélections des plus jeunes catégories», explique le nouveau sélectionneur. Et d'annoncer qu'il travaillera sur trois volets : «D'abord, il s'agit d'analyser les matchs de la sélection pour voir où elle en est. Ensuite, discuter avec tous les joueurs. Et enfin, visionner les matchs de nos prochains adversaires.» Un travail qu'il compte effectuer «en étroite collaboration avec les techniciens de la FAF, mais aussi et surtout avec ceux des clubs algériens. Cela me permettra de connaître les joueurs algériens techniquement, physiquement et surtout mentalement. Car il est important de connaître la mentalité du joueur algérien pour pouvoir travailler avec lui. Ainsi, et avant la prochaine date FIFA on aura toutes les informations nécessaires sur les joueurs à convoquer et sur nos adversaires», tient à préciser Alcaraz. «Mon objectif : Les demi-finales de la CAN-2019» Signataire d'un contrat de deux saisons, Alcaraz ne cache pas ses ambitions de travailler dans la durée en Algérie. «Mon contrat est de 2 ans, mais je viens avec l'idée de travailler sans limite et rester le plus longtemps possible.» Et d'évoquer ses objectifs, dont visiblement la qualification pour le Mondial 2018 n'en fait pas partie. «J'ai comme objectif de qualifier l'Algérie en demi-finale de la CAN-2019. Pour le Mondial, l'Algérie est en très mauvaise posture, mais avec moi, elle luttera pour gagner tous les matchs restants», dira-t-il. «Je ne suis ni dur ni mou. Je suis rigoureux» Interrogé sur sa méthode de travail, le technicien s'étalera sur le sujet. Il se définira comme étant «ni dur ni mou. Je suis rigoureux. Je donne à mes joueurs, mais j'exige beaucoup d'eux». Et de poursuivre : «Il ne faut pas oublier que ce sont les joueurs qui font la tactique de jeu et non le contraire. C'est donc, selon ce que j'ai sous la main que je peaufinerai ma tactique de jeu.» Alcaraz évoquera aussi les critères de sélection. «Je vais déjà voir l'état de forme des joueurs. Je tiens à dire que je n'ai pas de préférence pour les locaux ou les binationaux. Jouer en Algérie n'est pas un obstacle, mais jouer en Europe ne garantit pas automatiquement la convocation. La sélection est ouverte à tout le monde. Pour convoquer un joueur, je dois analyser sa situation au niveau de son club et le besoin de la sélection. Un joueur qui ne joue pas en club, ce n'est pas la meilleure solution. Mais il y a des exceptions, et c'est pour cela qu'il faut les analyser», explique le technicien, qui estime qu'il faut désormais se focaliser sur le match face au Togo, malgré le manque de temps et les échéances qui suivront. «Ce temps on ne peut le prolonger malheureusement. On doit donc l'utiliser au maximum. Mais il faudra penser au-delà du match face au Togo.» A noter enfin, qu'Alcaraz a précisé que le choix du second adjoint et du préparateur physique, qui seront algériens, sera fait par la Fédération. Il tient à souligner qu'il engagera un professeur en Espagne et un autre en Algérie lorsqu'il s'installera, pour des cours accélérés de français. Pour ce qui est de son programme, le technicien, qui poursuivra son inspection à Alger, avec la visite des stades du 5 Juillet et de Mustapha Tchaker, a annoncé qu'il se déplacera demain à Oran pour suivre le match MCA-MCO, avant de s'envoler, le lendemain, à partir d'Oran à destination d'Alicante.