La nouvelle direction de la Fédération algérienne de football (FAF) et le nouveau sélectionneur national, Lucas Alcaraz, mettent un trait sur le Mondial 2018 et se tournent vers la CAN 2019. Au cours de sa première sortie médiatique, hier au Centre technique national de Sidi Moussa, Alacaraz ne s'est trop attardé et étalé sur les éliminatoires du Mondial russe. «La situation actuelle de la sélection est mauvaise et délicate. On va lutter pour gagner tous les matches, en mettant de l'envie et du professionnalisme. J'ai signé un contrat de deux ans avec comme objectif la qualification à la CAN 2019 et une place en demi-finales de cette compétition. J'espère durer en Algérie et passer beaucoup d'années ici. S'agissant du Mondial, on a bien évidemment envie de tout faire pour aller au Mondial. On va jouer chaque match pour le gagner», dira Lucas Alcaraz dont la nomination à la tête de l'EN est loin de faire l'unanimité. «Tout choix ne fait jamais l'unanimité. Je travaille depuis 15 ans d'une manière constante et j'ai dirigé pas moins de 800 matches en tout. Je respecte l'opinion et l'avis de ceux qui ne sont pas convaincus par le choix du président de la FAF. J'ai ma méthode mais aussi l'envie pour réussir et convaincre ainsi ceux qui ne sont pas satisfaits de ma désignation à la tête de la sélection», lance le technicien andalou, visiblement content de diriger l'EN même si elle est en déclin. «Un défi passionnant» «Travailler en Algérie est un défi passionnant. C'est le plus grand défi de ma carrière d'entraîneur. Je suis dans un pays passionné qui a des traditions dans le football. C'est la première fois que je suis sollicité pour diriger une sélection nationale. Je n'ai pas été contacté par Kheïreddine Zetchi avant mon départ de Grenade. J'étais surpris que Zetchi soit bien informé sur moi et sur mes options tactiques. Notre rencontre s'est déroulée dans de très bonnes conditions. J'ai eu la chance d'entraîner des joueurs algériens et africains. Je n'ai aucune appréhension. Je vais m'informer au maximum sur le football algérien et africain. On va travailler 24/24 pour réaliser les meilleurs résultats possibles. On ne vient pas ici pour imposer quoi que ce soit. On va s'intégrer dans le projet général et on compte sur l'aide de tout l'entourage de l'équipe nationale. Je suis agréablement par l'organisation de la Fédération algérienne et l'accueil qu'on m'a réservé. Je vais m'y intégrer rapidement. On va travailler ensemble la main dans la main pour réaliser les objectifs assignés. Avec l'aide et la collaboration de tout le monde, on va faire fonctionner la Fédération comme un club et améliorer le football algérien. On va travailler dans une organisation parfaite», a indiqué le nouveau patron des Verts, qui aura pratiquement un mois et demi pour préparer sa première sortie officielle contre le Togo dans les éliminatoires de la CAN 2019. «On va travailler dans trois voies différentes, à savoir analyser les matches de la sélection, discuter avec les joueurs et visionner les matches de nos prochains adversaires. On va travailler en étroite collaboration avec les techniciens de la FAF et les entraîneurs des clubs pour avoir le maximum d'informations avant la prochaine date FIFA», a annoncé l'ancien coach de Grenade, qui ne compte pas négliger le joueur local. «Un stage chaque mois pour les meilleurs joueurs locaux» «On va organiser chaque mois un stage pour les joueurs les plus talentueux qui évoluent dans le championnat algérien et suivre de près ceux qui jouent à l'étranger. On suivra aussi les sélections des jeunes. Je vais également donner des cours pour les techniciens algériens. On doit échanger nos connaissances pour faire progresser le football algérien», a souligné Alcaraz qui ne tarit pas d'éloges sur les joueurs de l'EN. «La sélection algérienne est constituée de joueurs brillants qui sortent néanmoins d'une grosse déception. Il faudra leur remonter le moral. On essayera de profiter de leur talent dans une organisation tactique rigoureuse. Ce sont les joueurs qui font la tactique. Je vais choisir le système tactique selon les joueurs que j'ai sous la main», a précisé Alcaraz qui insiste beaucoup sur la rigueur. «Je ne suis ni mou ni dur, je suis rigoureux», a-t-il affirmé avant de s'expliquer sur les critères de sélection et sa manière d'agir. «Je suis rigoureux» «On va aller vers les clubs pour discuter avec leurs entraîneurs et leurs préparateurs physiques afin d'avoir des informations sur le niveau, la forme, le comportement et la mentalité des joueurs avant de les sélectionner. C'est difficile de convoquer un joueur qui ne joue pas dans son club, mais on peut faire des exceptions si un joueur est très utile à la sélection. Je vais voir l'état de forme des joueurs indépendamment des clubs où ils jouent. Jouer en Algérie n'est pas un obstacle et évoluer à l'étranger ne constitue pas une garantie. La porte est ouverte pour tous les joueurs. Notre seul critère de sélection, c'est la forme du moment», a déclaré Alcaraz, appelé à redonner à l'EN une base défensive solide. «Le football est un tout. Il faut créer un mécanisme pour bien défendre. Le premier défenseur c'est l'attaquant et le premier attaquant doit être le défenseur», a-t-il précisé, à juste titre. Il a par ailleurs révélé qu'il n'a pas pris attache avec Yacine Brahimi pour le briefer sur la situation de l'EN. «Je n'ai pas contacté Brahimi pour avoir des informations sur la sélection. Ce n'est pas correct de le faire. Brahimi a joué tous les matches lorsque j'étais son entraîneur à Grenade et je n'ai eu aucun problème avec lui. Il a été brillant et il a participé activement à notre victoire contre le Barça. Ses bonnes prestations à Grenade lui ont permis d'avoir un contrat et un transfert au FC Porto», a fait savoir Alacaraz qui aura deux adjoints algériens dans son staff. «J'aurai deux assistants algériens, un entraîneur adjoint et un entraîneur des gardiens de but que la FAF va choisir. La Fédération connaît mieux que moi les cadres algériens. Je n'ai pas encore de noms. Je vais collaborer avec tous les entraîneurs algériens», a-t-il conclu. Il veut apprendre rapidement français Contrairement au Serbe Milovan Rajevac, l'Espagnol Lucas Alcaraz compte faire de grands efforts pour apprendre le français, ce qui l'aidera à communiquer avec les joueurs de l'EN. «Je vais m'y mettre. Je veux apprendre rapidement cette langue. J'aurai un professeur ici en Algérie et un autre en Espagne. La langue ne constitue toutefois pas un problème et un handicap. J'avais déjà eu affaire à des joueurs de 16 nationalités dans un club espagnol et le problème de communication ne s'est pas posé», a-t-il déclaré. Il sera demain à Oran Le nouveau sélectionneur national, Lucas Alcaraz, découvrira l'ambiance des stades en Algérie demain où il assistera au classique MC Oran-MC Alger. «Je vais suivre le match entre le MCO et le MCA avoir une première idée sur le championnat algérien», a annoncé le nouveau patron des Verts lors de sa première rencontre avec la presse.
