En collaboration avec les directions de la santé publique (DSP) des wilayas de M'sila, Batna et Biskra, l'Institut Pasteur a organisé une caravane de sensibilisation et d'information aux dangers de l'envenimation scorpionnique. Cette caravane a sillonné les communes de Biskra durant deux jours pour expliquer au grand public les dangers induits par la présence des scorpions dans les zones urbaines et dans les exploitations agricoles, les mesures à prendre afin de s'en prémunir. Ces dernières consistent à nettoyer les alentours des habitations de tous les amas d'ordures ménagères et des déchets inertes et à se diriger en urgence et sans paniquer vers les structures de santé en cas d'inoculation de venin de scorpion, est-t-il expliqué. Dimanche dernier, cette caravane sanitaire a commencé son travail à partir de l'Ecole paramédicale de Biskra en présence des autorités locales et du wali de Biskra, qui en a donné le coup d'envoi. L'envenimation scorpionnique constitue une préoccupation majeure du ministère de la Santé du fait des milliers de cas recensés chaque année dans les wilayas du sud, où l'on comptabilise 50 000 cas de piqures de scorpions. Cet arachnide venimeux, dont l'espèce la plus dangereuse pour l'homme est l'Androctonus australis, responsable du plus grand nombre de piqures et de décès en Algérie, est un insecte endémique des régions arides et du Sahara. Son venin contient des toxines qui ont un effet neurotoxique entrainant la mort du sujet piqué quand celui-ci n'est pas immédiatement traité avec un sérum anti-scorpionnique. On trouve cette espèce aussi bien sur les sols non pierreux que dans les champs, ou même tout près des habitations. Il peut aussi s'installer sur des terrains sablonneux. Ses effectifs sont en constante progression. On le rencontre dans l'Atlas saharien, de Aïn Sefra à l'ouest, jusqu'au massif des Aurès à l'est. Les scorpions des zones sahariennes sont nictaphiles, c'est-à-dire qu'ils ne sortent qu'à la nuit tombée pour partir à la chasse. Ils se nourrissent de proies vivantes telles que les araignées, les criquets, les blattes, les larves de coléoptères et de termites, a-t-on appris. Outre des séances de sensibilisation et d'information destinées aux habitants des zones rurales les plus touchées par ce phénomène, les animateurs de cette caravane sont allés à la rencontre des médecins et des paramédicaux en charge des structures sanitaires pour leur inculquer les méthodes et le mode d'utilisation des vaccins anti-scorpionniques, ainsi que vers les ramasseurs de scorpions vivants dont à besoin l'Institut Pasteur pour la fabrication de sérum anti-scorpionique. Il s'agira de les inciter, par le biais d'encouragements pécuniaires, à densifier et augmenter le nombre de scorpions capturés, est-il souligné.