Rendez-vous La wilaya s?apprête à abriter, les 2 et 3 mai prochain, une rencontre régionale sur l?envenimation scorpionique à l?intention des praticiens de la région. Les piqûres de scorpion causent plus de décès que les maladies à transmission hydrique avec une dizaine de milliers de cas et une centaine de décès par an, selon les statistiques établies annuellement par le ministère de la Santé. Le scorpion continue de sévir, notamment dans les zones semi-arides du pays, au climat de prédilection des espèces les plus dangereuses. Le service d?épidémiologie et de médecine préventive de Béchar a comptabilisé, en 2004, 270 cas d?envenimation, et estime que le nombre de piqûres doit être plus élevé, eu égard au fait que cette pathologie est largement sous-déclarée. L?Algérie abrite l?une des espèces les plus dangereuses au monde, le redoutable androctonus australis (Hector), étymologiquement «le tueur d?homme du Sud» qui fait partie de la famille des buthidés et dont le venin contient, selon les spécialistes, pas moins de onze toxines qui s?attaquent notamment aux muscles rouges, dont un muscle rouge noble, le myocarde, autrement dit le c?ur. L?Algérie abrite une trentaine d?espèces, dont notamment une dizaine appartenant au genre androctonus et autant au genre buthus, le venin de ces espèces étant beaucoup moins virulent que celui de l?androctonus australis. La répartition des espèces n?a pas été étudiée depuis un inventaire dressé dans les années cinquante. Elle peut changer en raison de migration accidentelle de spécimens, favorisée par le transport de foin ou autres marchandises qui peuvent abriter ces créatures et favoriser ainsi leur expansion géographique. Le scorpion, admet-on, a une grande faculté d'adaptation dans n?importe quel endroit où il trouve un refuge suffisamment humide (il craint par-dessus tout la dessiccation) et de la nourriture composée d?insectes et d?araignées. Outre que l?extension des villes se fait sur les zones habituelles d?habitat de ce dangereux arachnide, la multiplication des décombres et des dépôts anarchiques d?ordures favorise la prolifération des proies dont se nourrissent les scorpions. L?envenimation scorpionique fait l?objet d?une prise en charge en urgence en milieu hospitalier. La personne touchée peut, selon la gravité de la piqûre et sa réaction, nécessiter une période d?observation si la piqûre est sans gravité, ou au contraire une réanimation et l?administration de sérum antiscorpionique au niveau de l?Institut Pasteur. Ce sérum est préparé à partir de sang de cheval immunisé par l?administration de doses progressives de venin d?androctonus australis. C'est la seule espèce dont le venin sert à préparer un sérum actif contre les deux genres les plus courants en Algérie, à savoir androctonus et buthus. La meilleure parade contre les scorpions reste toutefois le développement de la viabilisation et de l?éclairage public, de même que l?éradication des dépôts anarchiques de déchets.