Un jeune chef de famille, tout abattu et consterné, s'est présenté à la maison de la presse muni d'un dossier médical pour dénoncer ce qu'il qualifie de « laxisme et de négligence » au sein de la maternité de Saida, ce « qui a coûté la mort » de son premier enfant, tant attendu, après avoir au préalable déposé une plainte au niveau des services de la police judiciaire de Saida. Selon le plaignant, son épouse, qui était surveillée tout au long de sa grossesse par un gynécologue privé, a été orientée par ce dernier, le 6 novembre dernier, vers la maternité pour un suivi médical. La patiente a été effectivement admise, mais son séjour a été curieusement écourté pour ressortir le lendemain. Devant cette situation fort déplaisante, la patiente s'est rapprochée de son médecin traitant qui l'a confiée, une seconde fois, aux services gynéco- obstétriques de la structure sanitaire en question. Selon le père, « le même scénario s'est reproduit puisque sa femme qui était gardée en observation le 11 novembre a été invitée à quitter les lieux le lendemain. » Préoccupée par son état de santé et craignant de perdre son tout nouveau né, la future maman est retournée, encore une fois, chez son médecin qui a prescrit une césarienne le 18 du mois courant et a été réadmise à la maternité au cours de la même journée. Le lendemain, le père qui venait rendre visite à sa femme a appris que le bébé était mort. Pour en savoir davantage, nous avons pris attache avec le gynécologue concerné. Celui-ci nous a déclaré : « le bébé était mort bien avant l'admission de la maman à la maternité. Il s'agit d'une mort in utero avec absence du liquide amniotique. » Mort mystérieuse Or, selon les documents en notre possession, établis par le gynécologue privé qui surveillait la grossesse de la patiente, et en particulier le dernier certificat médical établi en date du 18 novembre 2006, il est mentionné que « le bébé est vivant. » Quoiqu'il en soit, seule l'autopsie pourra déterminer si le bébé était mort ou vivant lors de l'admission de la jeune femme. Il est à rappeler que la maternité de Saida est confrontée depuis longtemps à de graves problèmes de prise en charge des patientes et des nouveaux nés, à l'exemple du bébé vivant qui a été placé dans la morgue et qui a trépassé le lendemain. Si bien que plusieurs personnes l'ont traduite en justice. Après le départ de la mission chinoise en septembre dernier, l'on a fait appel à 4 gynécologues privés dans le cadre d'une convention. Trois résidents d'Oran ont aussi été appelés en renfort pour aider les deux gynécologues permanents. Avec une couverture d'une population estimée à plus de 330 000 habitants, la maternité de Saida qui enregistre une moyenne de 480 à 600 accouchements par mois dont plus de 80 césariennes, arrive difficilement à satisfaire la forte pression des malades. Selon des employés relevant du secteur de la Santé, entres autres des médecins spécialistes, « le problème de la maternité est tout simplement un problème de gestion. »