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Un diagnostic s'impose
SANTE PUBLIQUE À CONSTANTINE
Publié dans L'Expression le 05 - 02 - 2006

La récente démission du professeur Omar Boudahane, président du Conseil scientifique du CHU de Constantine, vient renseigner sur la situation de l'état de «santé» de l'institution sanitaire au niveau de la ville dite troisième capitale de l'Etat. La lettre de démission du président du Conseil scientifique, adressée il y a seulement quelques jours au ministre de la Santé, Amar Tou, est motivée par de graves dépassements et agissements douteux de certains candidats au concours de la «chefferie» du service en anesthésie-réanimation, lesquels ont été dénoncés par le démissionnaire. Les problèmes multiples qui caractérisent le secteur sanitaire, bien avant l'arrivée du nouveau directeur, ne se limitent, cependant, pas uniquement dans le contexte de «comportements douteux». C'est plus sérieux. Aujourd'hui, il est question d'abord d'incompétence et ensuite de manque de moyens. Un prétexte derrière lequel se cachent les facteurs à l'origine du dysfonctionnement des secteurs sanitaires, tels que le manque de conscience professionnelle, la mauvaise gestion et l'irresponsabilité. On se rappelle il n'y a pas si longtemps, lors d'une visite d'inspection effectuée par le chef de l'Exécutif, qu'un grave déficit a été amèrement constaté au niveau des infrastructures sanitaires. A titre d'exemple, au CHU, le service de radiologie n'est même pas doté d'un scanner, étant donné que ce dernier est en panne depuis deux années. Devant ce handicap, les patients sont hélas contraints de dépenser des fortunes chez des particuliers, chez lesquels ils sont orientés par le personnel médical et paramédical du CHU. Ce même service n'est même pas équipé d'IRM, dont le coût s'élève à deux milliards de centimes. Pour le chef de l'Exécutif, cet état des lieux est tout simplement «absurde» pour un CHU qui occupe la seconde place sur le podium après celui d'Alger. Ce manque de moyens a été essentiellement ressenti au niveau de la maternité, un service qui connaît une grande activité. Celui-là est malheureusement l'image concrète de «l'absurdité». Le service ne possède ni endographie ni échographie vaginale ni doppler. Selon son chef de service, même le personnel fait défaut les employés exerçant au sein de ce service ont été surexploités. Pour assurer le service, un mode de recyclage a été impérativement adopté. Les conséquences bien sûr sont assumées par les patients et les nouveau-nés, particulièrement ceux qui souffrent à leur naissance de complications, telles que néo-natales. C'est donc là une réalité bien amère, devant appeler à des solutions radicales. Au niveau de la clinique rénale de Daksi, première en son genre en Afrique qui a effectué la transplantation rénale connaît de multiples problèmes. En plus d'une «rivalité douteuse» qui ne connaît pas de «limites d'appétit» de certains ayant réussi à bloquer les opérations durant un certain temps, les difficultés rencontrées sont de nature d'approvisionnement en produits pharmaceutiques privant ainsi les malades à suivre un cours de traitement normal, notamment en raison de l'absence d'une radiologie, pour laquelle l'équipe du professeur Bendjaballah (chargée des opérations chirurgicales de transplantation) se bat depuis des années. Si cette clinique souffre d'un manque de moyens, les moyens humains existent contrairement au service des urgences du CHU.
Là, M.Hassini (chef de service) a souligné que le service qui accueille quotidiennement des centaines de patientes souffre d'un manque d'organisation . Rassurant cependant, que les moyens matériels n'ont jamais fait défaut même dans les moments les plus cruciaux, M.Hassini appelle à un vrai débat démocratique, afin de parvenir à trouver une méthode adaptable à l'activité qui caractérise son service. En conclusion, les problèmes sont donc essentiellement relatifs au manque de moyens humains et matériels, d'absence d'une stratégie de gestion et d'organisation, mais qu'en est-il «des incompétences et du manque de professionnalisme que cultivent certains?
Manque d'organisation
De plus en plus de patients sont victimes «de négligences», «d'erreurs de diagnostic» et ou simplement de «médecins incompétents» et «véreux». En effet, plusieurs interventions chirurgicales débouchent sur un drame. Une situation qui règne de nos jours, alors que la médecine sous d'autres cieux est pratiquée avec une extraordinaire prudence à telle enseigne qu'avant une intervention c'est tout un conseil de scientifiques et de chercheurs qui se réunit. Contrairement à ce qui se passe dans nos hôpitaux, parfois «en l'absence d'un responsable». Le seul tort des patients, c'est cette «naïve confiance», croyant au fabuleux destin, se livrent à ces médecins qui ne promettent que réussite, que ce soit dans les structures publiques ou privées.
Ceux qui ne cèdent pas, c'est la mort au bistouri, le coma profond ou des séquelles traumatisantes qu'il va falloir supporter à vie. Il n'y a pas si longtemps, une jeune femme, âgée de 29 ans, répondant au nom de K Safia, a trouvé la mort juste après un accouchement dans des conditions tout à fait normales à la maternité de Sidi Mabrouk, mais son état s'est subitement compliqué durant cette nuit du 5 octobre 2005. La clinique sera aussitôt accusée de négligence grave. La nouvelle qui a défrayé la chronique, avait attiré la foudre sur cet établissement qui n'est pas à son premier scandale lié à la gestion et aux pratiques suspectes. Réagissant à la médiatisation du décès douteux de Safia, la direction déclarait alors que la prise en charge de la défunte a été correctement établie. Le décès, avait souligné le directeur, a été provoqué des suite d'une embolie amniotique. Dans le cadre de l'enquête, le représentant du ministère public a convoqué le staff médical (12 en tout) dont le médecin chef, une maître assistante et deux gynécologues, ainsi que le personnel paramédical.
L'audition aura duré plusieurs heures. Et selon des sources judiciaires, l'officier de la justice avait confirmé des contradictions dans les différentes déclarations du staff médical. C'est un témoignage parmi d'autres. Les erreurs médicales se multiplient et parfois on s'interroge sur l'origine exacte de ces drames. Les patients sont-ils victimes de négligence, d'erreurs médicales ou simplement d'incompétence. Bien des familles acceptent le sort qui leur a été réservé en mettant tout sur le compte du destin. Mais d'autres jugent qu'il est temps de prendre en charge «La folie des frondeurs» que se décernent certains véreux.
C'est ce que compte faire la mère de Safia qui prévoit la création d'une association nationale déjà baptisée «SOS hôpitaux». Elle aura pour rôle la «défense des droits des malades victimes d'erreurs médicales». L'affaire de Safia n'est pas la seule à être devant la justice. On se rappelle de ce drame qui a scandalisé les rues de toute la nation. C'est celle des enfants qui ont été mutilés et devront porter le fardeau pour certains d'entre eux. Sur les 11 enfants ayant subi des complications graves à la suite d'une circoncision collective, effectuée le 30 octobre de l'année 2005 par deux médecins désignés par l'hôpital d'El Khroub sur demande de l'APC, sept ont été transférés à Alger.
Et jusqu'à une date récente, lors de la visite du ministre de la Santé, on apprend que certains ont été évacués à l'étranger (Belgique) à la charge de l'Etat avec leurs mères. Cette circoncision avait contre toute attente révélé que l'acte chirurgical pratiqué sur les enfants, n'a pas été correctement mené en l'absence totale d'hygiène.
Les témoignages des parents (particulièrement démunis) collectés par nos amis au lendemain de l'admission des victimes au centre de la pédiatrie El Mansourah, étaient plus que désespérés. Des mères auraient souhaité la mort de leurs enfants (âgés de 2 à 5 ans) au lieu de vivre avec cet handicap traumatisant. Aussi donc, d'après des sources judiciaires, la plupart des affaires qui sont actuellement devant l'autorité judiciaire, sont les conséquences d'une mauvaise opération chirurgicale d'ordre orthopédique, d'infections nosocomiales, de chirurgie digestive, de gynécologie obstétrique, la cancérologie, l'anesthésie, réanimation, arrêt cardiaque... Enfin, les erreurs se répètent en l'absence d'un conseil de déontologie. Les deux affaires citées en disent long sur les négligences et la légèreté avec lesquelles sont traités les patients.
Traumatisés à vie
Au niveau des secteurs sanitaires de Constantine à l'instar des autres wilayas, les déclarations des familles de patients et victimes sont les mêmes «qu'on dénonce ou pas le résultat est le même, le malade n'a aucun droit et c'est honteux pour un pays qui se dit un Etat de droit» déclare le père d'un enfant malade, avant de poursuivre: «On est reçu comme tout sauf comme des êtres humains et citoyens algériens, sans parler du traitement réservé aux malades. Je suis témoin en effet, ajoute-t-il, du mauvais traitement des patients». Alors que nous étions au niveau du CHU, un patient atteint d'un cancer et dont les jours étaient comptés, devant effectuer une séance de radiothérapie a été surpris par un malaise au ventre, paniqué, son fils âgé de 25 ans, priait les médecins pour venir consulter son père, mais personne n'avait bougé le petit doigt. Indigné par cet acte irresponsable, le fils du patient s'approche de nous pour dénoncer cet agissement: «Vous voyez, rien ne va plus dans nos hôpitaux.» Et c'est malheureusement la vérité qui dure depuis des années.
Les lettres de dénonciation adressées aux différentes instances compétentes et au ministère de la Santé demeurent lettre morte.
Les scandales continuent, le dernier nous a été confié par des donneurs de sang. En effet, des dizaines de poches de sang collectées par le CHU finissent dans les ordures, car tout simplement, après l'opération effectuée auprès des donneurs, les poches ne sont pas prises en charge.
Selon la stratégie médicale, les poches doivent aussitôt être conservées, mais après quelques heures c'est aux ordures qu'on les trouve. L'incompétence et l'irresponsabilité sont souvent pour ne pas dire toujours dissimulées derrière le secret médical.
Des polémiques éclatent et finissent au fond du goufre. Les patients quant à eux payent de leur vie alors que leurs familles essuient mépris et châtiment. Ce sont les conséquences médicales dramatiques avec en plus l'absence d'un conseil de déontologie où les droits du malade ne sont pas cités.


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