Nous avons trop attendu de la part des autorités de la wilaya, mais rien n'est venu dégommer le cachet de commune oubliée pour Béni H'midène, qui reste encore sans ressources », nous dira un fonctionnaire du secteur de l'éducation. Les citoyens, que nous avons rencontrés dans l'un des cafés de la rue principale, citent une série de revendications qui, bien qu'elles soient légitimes, n'ont pas été concrétisées pour une population estimée à près de 8 000 habitants. Le sentiment d'isolement domine le quotidien de ces habitants dans une commune, qui se trouve pénalisée par une situation géographique assez particulière sur le côté nord-ouest de la wilaya. Pour sentir l'isolement de ces laissés-pour-compte, il faudra traverser le chemin de wilaya n°8 à partir du nouvel échangeur sur la RN3, juste à proximité de l'hôpital militaire de Didouche Mourad. Une montée vers des lieux déserts sur une route non balisée, et qui a connu de sérieuses dégradations depuis les fortes chutes de neige de 2004. Etant le principal passage pour les habitants de Béni H'midène qui prennent quotidiennement la destination de Didouche Mourad comme escale vers la ville de Constantine, l'on imagine sans difficulté le calvaire qu'ils endurent sur une douzaine de kilomètres, avec surtout un manque crucial en moyens de transport. Pour les jeunes, les distractions se résument à un cybercafé et une maison de loisirs sans matériel, ni encadrement. Faut-il espérer plus, surtout que des universitaires se contentent d'une année en pré-emploi pour finir dans un quelconque poste dans la formule « emploi de jeunes » avec… 2 300 DA par mois ? Côté logement, et mis à part les quelques bâtisses « orphelines » érigées à l'entrée du chef-lieu de la commune, rien n'est venu, depuis des années, changer l'existence d'un lieu qui garde toujours les allures d'une bourgade entourée de quelques fermes isolées. La campagne électorale ne suscite aucun intérêt à Béni H'midène. Pour les citoyens, l'APC a échoué durant son mandat. Les projets du logement rural n'ont pas réussi dans la commune. Les habitants parlent surtout des 300 lycéens de la commune qui font chaque jour un trajet de 15 km vers la ville de Zighoud Youcef, pour rejoindre le lycée Ali Boulmaïz et le technicum Djaber Ibn Hayane. « Ils devront payer chacun 30 DA comme frais de transport, après la suppression de l'internat. Imaginez l'ampleur des dépenses pour un père de famille », nous dira un habitant qui rappelle que peu de lycéens de Béni H'midène ont réussi à avoir leur bac l'année écoulée. Le projet d'un lycée qui sera érigé sur la rue principale du chef-lieu de la commune et dont l'ouverture est prévue pour la prochaine rentrée scolaire n'est qu'un vague chantier qui traîne toujours.