Le patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, lui aussi est rattrapé par les révélations des Panama Papers. Il aurait créé sa propre société, la Kingston Overseas Group Corporation (KOGC), enregistrée aux îles Vierges britanniques, selon l'article paru hier dans le journal Le Monde. Les «révélations» des Panama Papers se poursuivent et évoquent de nouvelles personnalités. Dans sa livraison d'hier, le journal français Le Monde rapporte que le patron de l'ETRHB, Ali Haddad, a créé lui aussi une société offshore et que ses partenaires turcs faisaient de la surfacturation dans la réalisation de certains projets. Le patron du FCE dément et évoque des «informations sans fondement». Dans un long article intitulé «Le business offshore de l'Algérien Ali Haddad et de ses partenaires turcs», le journal français, qui s'appuie sur les documents fournis par le consortium international des journalistes et du journal allemand Süddeutsche Zeitung, affirme que «Ali Haddad apparaît comme le bénéficiaire économique d'une compagnie enregistrée par Mossack Fonseca en novembre 2004 aux îles Vierges britanniques. Kingston Overseas Group Corporation (KOGC) est administrée par son fondé de pouvoir, Guy Feite, un Français établi au Luxembourg, qui gère par ailleurs une société offshore au Panama pour le compte d'Abdesselam Bouchouareb, le ministre algérien de l'Industrie et des Mines». Plus que cela, l'édition précise que «KOGC dispose d'un compte ouvert dans une agence de la banque HSBC située dans le luxueux quartier de Knightsbridge, dans le centre de Londres». Le compte affichait un revenu de 2,43 millions de livres sterling en 2005. Cette société est spécialisée dans l'immobilier et est associée avec d'autres entités basées dans plusieurs villes du monde. «Le montage est parfait et le nom du patron du groupe ETRHB Haddad n'est apparu qu'à l'occasion d'un inventaire réalisé par Mossack Fonseca, qui a contraint Guy Feite à communiquer dans un courriel datant du 13 avril 2010 les noms des bénéficiaires économiques de quelque 70 compagnies administrées par sa société, la Compagnie d'étude et de conseil (CEC)», écrit le journaliste du Monde. Au-delà des «révélations» des Panama Papers, Le Monde est allé plus loin. Il a utilisé ces «documents» pour revenir sur des pratiques que la société de Ali Haddad et ses associés, notamment des sociétés turques, auraient utilisées lors de la réalisation de certains projets en Algérie. Ainsi, on apprend par exemple que Ali Haddad a acheté, en 2011, un hôtel à Barcelone pour un montant de 67,6 millions d'euros. Des informations difficiles à vérifier avaient évoqué, en 2015, la revente de l'établissement. Plus que cela, la sous-traitance serait, selon Le Monde, une pratique courante chez l'ETRHB. «Pour honorer les gros contrats qu'il n'a pas la capacité d'exécuter, le groupe ETRHB Haddad a eu recours à la sous-traitance, notamment par l'intermédiaire d'entreprises espagnoles et turques», indique la publication. Sur la foi des documents récupérés chez le cabinet d'avocats suisses, le journaliste donne l'exemple de deux projets portant sur la sous-traitance d'une partie des prestations liées au raccordement de la station de dessalement de Tafsout Honaïne au réservoir de Lalla Setti, dans ala wilaya de Tlemcen et au projet de dérivation des eaux de l'oued El Harrach, à Alger. Pour les besoins des deux projets, «un contrat à 10 millions de dollars (environ 9,2 millions d'euros) a été signé avec l'entreprise turque Erciyas Celik Boru (…), pour la fourniture de 90 km de «tubes en acier soudés en spirale avec revêtement époxy» de diamètres variant entre 800 mm et 1400 mm. Or, le fournisseur turc a surfacturé ce matériel. Sachant que la masse linéaire d'un tube rond en acier d'un diamètre de 1200 mm est de près de 180 kg/m et que le prix de la tonne était en moyenne de 350 dollars, cela aurait dû donner un prix autour de 5,5 millions de dollars pour l'ensemble des tuyaux fournis par l'entreprise turque. «C'est un peu plus de la moitié de ce qui a été payé dans le cadre de cette transaction», conclut l'article.