"Le Monde" s'attardera avec des détails précis sur l'origine de la fortune de l'ETRHB et son ascension fulgurante depuis l'arrivée au pouvoir du président Bouteflika. Nouvelle révélation du journal Le Monde dans sa livraison d'hier sur les Panama Papers. Cette fois, c'est le patron de l'ETRHB, président du FCE, Ali Haddad, qui est cité comme propriétaire d'un compte offshore domicilié aux îles Vierges britanniques au nom de la compagnie Kingston Overseas Group Corporation, gérée par Guy Feite, qui est également cité comme fondé de pouvoir de la société offshore domiciliée au Panama d'Abdeslam Bouchouareb, révélé par la même source. Selon les documents consultés par le consortium des journalistes d'investigation, la KOGC a ouvert un compte dans une agence de la HSBC à Londres en février 2008 avec "un revenu déclaré, selon Le Monde, d'environ 67 000 euros et l'année suivante le compte a atteint la somme de 2,45 millions d'euros". Activant dans l'immobilier, la KOGC a également dans son portefeuille une autre société offshore enregistrée au Panama, Markham Financial Services Corp, fournie par le cabinet Mossak Fonseca. MFSC est associée à une autre compagnie domiciliée au Nevada (USA), la Marbury International Business Group LCC, précise Le Monde. Et ce n'est qu'à l'occasion d'un inventaire fait par Mossak Fonseca que le nom de Haddad est apparu comme le bénéficiaire de la KOGC. La publication détaille aussi les activités du groupe ETRHB ainsi que ses acquisitions, notamment l'achat de l'Hôtel Palace à Barcelone (Espagne) en 2011 à travers sa société Aginyo, Invesiones Y Gestiones Immobiliarias, SL, pour un montant de 67,6 millions d'euros. Le Monde s'attardera avec des détails précis sur l'origine de la fortune de l'ETRHB et son ascension fulgurante depuis l'arrivée au pouvoir du président Bouteflika. Le groupe réalise son chiffre d'affaires principalement grâce à la commande publique, évaluée, selon le quotidien français, à près de 2 milliards de dollars. Cependant, révèlent les documents consultés, le groupe Haddad n'a pas toujours honoré ses engagements en termes de délais. D'où son recours systématique à la sous-traitance avec des sociétés étrangères. Ce qui a donné lieu, selon Le Monde, à des transferts illicites de devises à l'étranger, à travers notamment des surfacturations. Le patron de l'ETRHB a réagi à l'article du Monde en estimant que "c'est du réchauffé". "C'est du réchauffé. Depuis toute cette histoire de Panama Papers, les gens se retrouvent dans une situation du ‘à qui le tour !'. Et à chaque fois nous avons droit à des affirmations sans fondement. Je suis un chef d'entreprise qui met son énergie et ses investissements au service de l'économie et du développement de mon pays, l'Algérie", a-t-il déclaré hier. Par ailleurs, l'ancien ministre délégué au Trésor du gouvernement Ghozali, Ali Bounouari, cité la veille par Le Monde dans un article sur les Panama Papers, a réagi, lui aussi, en indiquant que ce journal est parti d'une information brute et sans signification. Pour lui, il s'agit d'une manœuvre et demande à voir les preuves. Selon Bounouari, "la volonté de nuire est en effet manifeste. Elle se reflète dans l'énormité des mensonges et des contrevérités". Il a annonc qu'il attaquera en justice le journal. Djilali B.