Des habitants de la cité les Frères Abbad, à la périphérie sud de la ville de Chlef, ont organisé, hier, un rassemblement devant le siège de l'Algérienne des eaux (ADE) à haï Arroudj pour protester contre la pénurie d'eau qui frappe leur agglomération depuis plusieurs semaines. «Cela fait plus de 20 jours que nous n'avons plus d'eau potable pour des raisons inexpliquées. Nous avons alerté tous les responsables concernés mais aucune suite n'a été réservée à notre requête. Si nous sommes là aujourd'hui, c'est pour protester encore contre cette situation et demander une solution immédiate. A défaut, nous allons carrément fermer le tronçon de la RN19 qui traverse notre localité, c'est notre ultime recours pour nous faire entendre», ont-ils averti. Et de s'interroger légitimement sur la destination des quantités d'eau astronomiques prélevées de la nouvelle station de dessalement de Ténès et du barrage de Sidi Yacoub. «Si tel est le cas aujourd'hui, qu'en sera-t-il pendant le mois de Ramadhan et durant la période des grandes chaleurs ? On croyait que les 200 000 mètres cubes/jour d'eau dessalée, ajoutés aux 180 millions de mètres cubes du barrage, allaient régler définitivement le problème d'eau que connaît notre cité depuis des décennies. Malheureusement, nous avons vite déchanté car la pénurie d'eau continue dans l'indifférence des autorités locales», dénoncent encore les protestataires. Contacté à ce propos, un responsable du réseau de distribution affirme que le principal réservoir alimentant cette cité et les agglomérations de haï Nasr ne reçoit pas suffisamment d'eau pour satisfaire les besoins exprimés. Alors, à quoi servent les réunions de la secrétaire générale de la wilaya consacrées à la distribution du précieux liquide et comment l'ADE, engluée dans d'énormes problèmes techniques et financiers, pourra-t-elle, seule, remédier à ces perturbations avant le mois sacré du Ramadhan ? Autant de questions qui restent pour l'heure sans réponse.