Selon un nouveau bilan établi par l'ONU et les garde-côtes libyens, le nombre des migrants ayant péri en mer, la semaine dernière, est monté à 58, tandis que plus de 100 autres ont été portés disparus. Au total, plus de 10 000 migrants ont été secourus au large de la Libye du 22 au 28 mai et la plupart ont été conduits en Italie. Mais, dans le même temps, un total de 50 corps sans vie, dont beaucoup de femmes et d'enfants, des personnes mortes noyées en mer ou asphyxiées ou bien encore écrasées au fond des canots, ont été transportés jusqu'au territoire italien, a relevé le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). Parallèlement, les gardes-côtes libyens ont retrouvé sept corps autour d'un canot dégonflé auquel s'accrochaient encore 77 survivants — les passeurs entassent en moyenne entre 100 et 140 personnes sur ces embarcations —, et leurs homologues tunisiens ont découvert le corps d'une femme sur un canot qui dérivait depuis 48 heures avec 126 personnes à son bord. Mais des migrants secourus par des pêcheurs égyptiens et arrivés vendredi à Crotone (sud) ont raconté que 82 de leurs compagnons de voyage avaient disparu lorsque leur canot s'était dégonflé après quelques heures en mer, a déclaré hier le HCR. Et d'autres parvenus lundi à Pozzalo (Sicile) ont expliqué qu'une vingtaine de personnes présentes dans leur embarcation avaient disparu en mer dans les mêmes conditions, a quant à elle indiqué hier l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon le HCR, de nombreux migrants racontent aussi avoir été attaqués en mer par des hommes armés qui leur ont volé tout de qu'ils avaient, y compris le moteur de leur canot, tandis que plusieurs ont été blessés par balle. Au moins 1530 migrants et réfugiés cherchant à rejoindre l'Europe ont péri en Méditerranée depuis le début de l'année, a indiqué vendredi dernier l'OIM. L'agence onusienne pour les migrations a également rapporté que 60 521 migrants et réfugiés étaient entrés en Europe en empruntant la Méditerranée depuis janvier dernier, précisant que plus de 80% d'entre eux avaient rejoint l'Italie et que les restants étaient arrivés en Grèce, à Chypre et en Espagne, a fait savoir Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, lors de son point de presse quotidien. Le nombre de migrants et réfugiés ayant péri lors de leur traversée maritime en route vers l'Europe égale quasiment celui enregistré durant la même période de 2016, a-t-il expliqué. Cependant, l'OIM a averti que la saison la plus meurtrière pour les migrants et réfugiés traversant la Méditerranée ne faisait que commencer, a ajouté le porte-parole.