Les administrations et les collectivités locales sont les plus concernées par le phénomène. Les créances de la SDC Bouira auprès de ses abonnées avoisinent les 800 millions de dinars. Les responsables de la Société de distribution du Centre (SDC-Sonelgaz) de Bouira tirent la sonnette d'alarme quant au phénomène de la surconsommation et du gaspillage de l'énergie électrique. Les administrations publiques et les collectivités locales figurent parmi «les organismes les plus gaspilleurs, avec 20% de l'énergie électrique produite. On peut citer surtout l'utilisation irrationnelle de l'éclairage public, mais aussi les foyers à un degré moindre. Il faut aussi préciser que sur le total des 20% de l''énergie gaspillée, 14% font l'objet de vol», déclare Fateh Mezrague, cadre à la SDC. Ce même responsable note que «l'utilisation excessive de la climatisation en été augmente le montant des factures de 40%». Les dirigeants de la Société d'électricité et du gaz préconisent une maîtrise de la consommation de l'énergie pour réduire les montants de ces factures. Pour rappel, des protestations populaires ont eu lieu dernièrement dans la commune de Haizer, 10 km à l'est de Bouira, pour dénoncer «la surfacturation des tarifs de l'électricité et du gaz». A ce sujet, M. Mezrague donne des explications : «Il n'y a eu aucun gonflement des factures de nos abonnés. Nous avons un seul juge, ce sont les compteurs, qui indiquent la consommation de l'énergie électrique, s'il y a des erreurs sur ces factures, nous allons les corriger.» Par ailleurs, les créances de la SDC Bouira auprès de ses abonnées avoisinent les 800 millions de dinars. Pour le recouvrement de ces dettes, la direction de Bouira a lancé la semaine dernière une campagne de coupures de l'électricité et du gaz à plus de 3400 abonnés mauvais payeurs. Pour ce qui est du volet investissement pour le renforcement des capacités du réseau et l'installation de nouveaux équipements, les responsables de la SDC Bouira indiquent que les dépenses ont atteint les 400 milliards de centimes entre 2013 et 2016. Cependant, les chutes de tension électrique et les coupures sont toujours signalées, notamment dans les zones rurales. Pour ce qui est de l'introduction de l'énergie solaire, la SDC Bouira n'est pas prête à se lancer dans un tel projet. «L'utilisation des panneaux solaires pour l'éclairage public est commode et pratique. Cependant, de tels équipements demandent un entretien particulier. Nous avons proposé l'installation de panneaux solaires pour l'éclairage public dans les communes de la wilaya de Bouira, mais le coût de revient est plus élevé par rapport aux autres moyens de production d'électricité. Néanmoins, nous espérons que ce coût sera amorti dans le futur», explique Mohamed Midini, chef de division exploitation à la SDC.