Faisant suite à votre article du samedi 16 septembre, intitulé « Droit et devoirs des parents », je viens apporter ma réponse en tant que parent d'élève. Je souhaite qu'un débat public franc et sincère soit ouvert sur les raisons et les conséquences de la démobilisation des parents. Ce débat doit aussi englober l'avenir purement éducatif de nos établissements scolaires. Il existe plusieurs catégories de parents d'élèves et parmi elles il y a des parents « privilégiés » auprès de l'administration et d'autres qui favorisent la tchipa et les cadeaux dans le but de sauver leurs enfants du renvoi de l'école en fin d'année. Il existe des chefs d'établissement qui au fond d'eux-mêmes ne souhaitent pas voir l'association activer. Ils pensent qu'elle est gênante. Toutefois, nous devons isoler du lot les chefs d'établissement qui respectent leur profession en travaillant main dans la main avec l'association des parents. La démobilisation des parents d'élèves est un acte prémédité par certains chefs d'établissement qui veulent avoir les mains libres pour exercer leur diktat ainsi que d'autres « activités ». Telle est la terne image de ces maestros qui gèrent le futur de nos enfants. De Moha Ouahmed Djamel-Bab Ezzouar Réponse : Nous n'avons pas l'habitude de jeter le bébé avec l'eau du bain. Heureusement pour notre pays qu'il existe des gens honnêtes et intègres qui assurent convenablement leurs fonctions. Nous les trouvons dans le corps des directeurs, chez les parents et parmi les enseignants. Nous ne cessons de les mettre en valeur. C'est peu ? Sûrement. Mais nous sommes un quotidien d'information généraliste, nous faisons avec les moyens que nous offre la modeste surface rédactionnelle qui nous est allouée. Toutefois, il n' y pas lieu de se taire sur les graves dérives morales et professionnelles dont sont coupables certains de ces éducateurs. J'ai deux filles scolarisées. L'une est en 5e année et doit passer son examen de sixième en juin. Elle a toujours été parmi les premières de sa classe. Cette année son enseignante lui a demandé d'aller chez elle pour prendre des cours de soutien en arabe et en « hissab » (calcul). Je débourse 800 DA chaque mois. Est-ce que cette enseignante est autorisée par l'Etat à donner des cours payants ? Ma fille n'est pas contente tout comme ses camarades parce que leurs parents ne sont pas riches. Rabah B. (Tipaza) Réponse : Votre témoignage est émouvant. Il nous renseigne sur votre impuissance et le désarroi de ces enfants pratiquement rançonnés par leur enseignante. Le mécontentement qu'ils affichent ne passe pas inaperçu aux yeux de cette enseignante/commerçante. L'idée d'encaisser presque le double de son salaire lui fait oublier l'enfant. Il est vrai que l'Etat ne peut pas grand-chose face à l'absence de conscience professionnelle surtout chez un enseignant. Les parents peuvent réagir en déclenchant une assemblée générale pour interpeller ce type d'enseignants. Nous apprenons par d'autres témoignages que des établissements algérois parmi les plus huppés organisent des cours de soutien payants à raison de 400 DA par élève et par mois. Cela est étonnant dans la mesure où le MEN les a formellement interdits. Il serait bon qu'une enquête soit ouverte dans ce sens pour débusquer ainsi ces chefs d'établissement et ces enseignants devenus des commerçants avec les moyens de l'Etat.