Le reportage publié dans l'édition du samedi 9 septembre a suscité du courrier de la part de nos lecteurs. Ils saluent l'engagement de ces enseignants de français — organisés en association de wilaya — lancés dans une belle expérience professionnelle : celle de l'autoformation continue. Nous avons choisi la lettre de Mme B. R. d'Alger. « L'éducateur toujours à l'affût » « C'est une belle entrée en matière, en ce début de rentrée scolaire. En effet, l'initiative prise par des enseignants de français d'organiser une université d'été avec leurs propres moyens est plus que louable. Dans une ambiance motivante et encadrée par des spécialistes compétents, ces enseignants se sont portés volontaires pour se former, acquérir de nouveaux savoirs et s'ouvrir à d'autres expériences. Cela nous réconcilie avec l'image de l'éducateur toujours à l'affût de nouveautés dans son domaine, car conscient que sur ses épaules repose l'avenir des jeunes générations. Cette formation, pour être efficace et avoir un réel impact sur le terrain et faire tache d'huile, devrait d'ailleurs être poursuivie toute l'année. Il est vrai que c'est une petite pierre, mais si d'autres pierres viennent s'y ajouter, l'édifice prendra forme et ce sera bénéfique pour notre école. C'est peut-être avec ces initiatives conjuguées et multipliées de la société civile que viendra le changement pour une école moderne. Il s'agit là d'un exemple à suivre pour les enseignants des autres disciplines scolaires. Ces dernières ont tellement besoin d'être dépoussiérées. » B. R. « Pourquoi un tel emploi du temps ? » Bravo pour les écrits sur l'éducation que publie notre quotidien El Watan. Je viens vous poser un problème qui concerne ma fille, élève de 2e année moyenne. En consultant son emploi du temps, j'ai constaté que les matinées sont réservées aux matières littéraires alors que les matières scientifiques sont laissées pour l'après-midi ou aux dernières séances de la matinée. Je me demande pourquoi l'administration confectionne de tels emplois du temps. Ils ne tiennent pas compte des moments où l'enfant est plus réceptif. Avant, les matières scientifiques étaient programmées dans la matinée en alternance avec les matières qu'on appelle secondaires. Je compte aller voir la directrice pour lui en toucher un mot, mais je crains toujours que cela soit mal pris. J'ai déjà ma petite expérience dans l'association des parents d'élèves et nos remarques bien que faites délicatement sont souvent mal prises. Votre article m'a rappelé qu'une association doit exister. Je vais donc me rapprocher d'elle. Salutations amicales et bonne continuation Une parente d'élève - Tipaza Réponse : Dans l'esprit bien compris d'une éducation globale – la seule à même de garantir l'épanouissement de l'enfant – il ne saurait y avoir de discrimination entre les disciplines scolaires. Il est vrai que la tradition a consacré la prédominance de certaines d'entre elles. Cependant, les progrès de la psychologie associés à ceux de la pédagogie ont clairement démontré l'importance des autres (les disciplines). Celles qui servent souvent de faire-valoir et de « bouche-trous » dans les emplois du temps. Les parents et les élèves ne portent pas en estime le sport, l'éducation artistique ou l'éducation civique. Ils les jugent non rentables dans le butin des notes et des moyennes. Malheureusement, le système encourage cette dévalorisation en sacralisant les vocables de matières dites essentielles et celles dites secondaires. Une distinction qui n'a pas lieu d'être. Pour revenir à votre préoccupation, vous avez entièrement raison d'affirmer que les matinées sont propices à un certain type de matières d'enseignement qu'à d'autres. Les répartitions des horaires sont du ressort des administrations scolaires, seul le nombre d'heures à dispenser est imposé par le ministère. Il n'en demeure pas moins que cela fait plaisir de voir des parents s'intéresser au volet pédagogique. Essayez de sensibiliser vos collègues au sein de l'association et surtout ne pas rompre le fil du dialogue avec l'administration et les enseignants.