Nouveau rebondissement dans l'affaire de la (double) suspension de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA). Dans une énième et pitoyable tentative de renverser la vapeur et sauver ce qui reste des meubles, les « mauvais génies », les conseillers qui ont poussé vers le pourrissement, sans tenir compte des lourdes conséquences que subit l'athlétisme en ces moments, n'ont rien trouvé de mieux que d'impliquer des athlètes dans le bourbier où ils ont plongé l'athlétisme algérien. Mercredi 22 novembre 2006, un communiqué est transmis (par qui ?) à Algérie Presse Service (APS) dans lequel vingt-cinq athlètes prennent position dans le conflit FAA - MJS et IAAF - MJS. Quelques heures plus tard, trois athlètes cités dans la première dépêche, à savoir Djabir Saïd-Guerni, champion du monde 2003, Nouria Benida-Merah, championne olympique du 1500 m à Sydney, Abderrahmane Hammad, médaillé de bronze au saut en hauteur aux Jeux olympiques de Sydney, prennent attache avec l'APS pour préciser qu'ils « s'étaient engagés uniquement contre la suspension de la FAA par l'IAAF » et ont « contesté le contenu du texte qui a accompagné la liste d'émargement, adressée mercredi à la presse », souligne la seconde dépêche de l'APS consacrée à cette affaire. Dans la précision publiée par l'agence, Djabir Saïd-Guerni, Nouria Benida-Merah et Abderrahmane Hammad affirment « ne pas avoir eu connaissance du texte et s'être engagés uniquement contre la suspension (de la FAA). Nous sommes étonnés de voir nos signatures exploitées à d'autres fins que celles pour lesquelles nous avons apporté notre soutien, c'est-à-dire contre une suspension de la fédération et par conséquent une sanction de tous les athlètes qui se verront ainsi priver de toute compétition ». Les trois champions se sont démarqués de cette grossière manipulation qui n'honore pas ses auteurs et ont réaffirmé qu'« il n'a jamais été question de soutenir une quelconque partie au détriment d'une autre ». Ainsi, les masques sont tombés plus rapidement que prévu. Selon une source proche des athlètes, « de nombreux athlètes ont été surpris de découvrir leur nom sur la liste, alors qu'ils n'ont rien signé ». Ainsi vont les « affaires » dans le sport algérien, depuis quelque temps. Les initiateurs du texte ont trahi la confiance des athlètes. Cet acte renseigne parfaitement sur l'état de déliquescence dans lequel baignent les prêcheurs en eaux troubles.