Le directeur de la publication du quotidien francophone La Tribune est décédé hier matin à son domicile, à Alger. Agé de 67 ans, père de 3 enfants, il a succombé à une soudaine attaque cardiaque. Il a été enterré, hier en fin de journée, à Ben Aknoun, à Alger. Lors de son inhumation, il a réuni «pour la dernière fois» une foule hétéroclite. De Saïd Bouteflika à Ali Benflis, en passant par Djamel Ould Abbès et des membres du gouvernement, à l'instar de Djamel Kaouane, Tayeb Louh, Abdelkader Messahel, Azzedine Mihoubi et El Hadi Ould Ali, des chefs d'entreprise, parmi lesquels Ali Haddad et Issad Rabrab, des journalistes de tous bords et, bien sûr, des dizaines de professionnels de la presse et travailleurs qui l'ont côtoyé, une foule immense est venue saluer l'homme qui a marqué le monde médiatique ces 20 dernières années. Dans le cimetière minuscule de Ben Aknoun, l'émotion se disputait avec les souvenirs partagés avec l'homme. Natif d'Alger en 1950, Hassan Bachir Cherif, que les journalistes et autres professionnels de la presse appellent Bachir ou BCH, occupe une place particulière dans le paysage médiatique algérien. L'homme a vécu autour de la profession durant les 40 dernières années. De fonctionnaire de l'ancien parti unique, BCH a occupé, pendant de longues années, la fonction d'attaché de presse du ministère de la Jeunesse et des Sports. De ces périodes, il aimait toujours raconter des anecdotes sur la manière avec laquelle il se comportait avec les militants de certains pays africains que l'Algérie abritait. Il servait souvent d'interface entre la direction du FLN et ces réfugiés d'un autre genre. Mais c'est dans le secteur de la Jeunesse et des Sports que BCH s'est le plus confronté au milieu du journalisme. Il récitait, avec force détails, les péripéties et les guerres intestines que se livraient les différentes composantes de l'équipe nationale de football lors de la Coupe du monde 1986. A l'époque, le défunt était chargé de communication au ministère de la Jeunesse et des Sports. Il officiait aux côtés de Kamel Bouchama, alors ministre du secteur. Les deux hommes sont restés amis jusqu'à la mort de BCH. Les archives et les anciens journalistes garderont également le souvenir du membre du comité d'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations, qui a eu lieu en l'Algérie en 1990. De la création et de la gestion du journal La Tribune, qu'il affectionnait comme un de ses enfants, le défunt préférait raconter les premiers pas. Ses blagues et ses aventures avec le défunt Kheireddine Ameyar revenaient comme un leitmotiv chez cet amoureux de la vie. Resté seul à la tête du journal après la disparition de son ancien compagnon de route, Kheireddine Ameyar, BCH a su sauvegarder l'entreprise tout en ajustant la ligne éditoriale du journal. Il a empreint cette publication par ses coups de gueule et les longues réunions qu'il aimait animer. Des moments rappelés, hier, par les anciens et actuels journalistes qui se sont retrouvés, une dernière fois, pour saluer le chef. Adios !