Le dossier relatif à la situation juridique des salles de cinéma Tessala (ex-Vox) et Ifriquia (ex-Empire) refait de nouveau surface. Ces deux salles, situées en plein centre-ville de Sidi Bel Abbès et inexploitées depuis presque une décennie, étaient gérées par le centre Algérien pour l'art et l'industrie cinématographique (CAAIC), jusqu'à la dissolution de ce dernier en 1994. « L'activité cinématographique est au point zéro en raison du renoncement de l'Etat à soutenir l'activité culturelle en général. La projection de films en 35 mm fait, désormais, partie du passé », résume le gérant du cinéma l'Empire,engagé dans une véritable bataille juridique pour l'acquisition de la salle, juste après la dissolution du CAAIC. Principal adversaire : un appareil administratif sclérosé qui a été, à juste titre, mis dos au mur par le wali, lors de la toute dernière réunion de l'exécutif, en raison de son incapacité à « traiter » un dossier ayant gravi tous les échelons de l'appareil judiciaire sans trouver, pour autant, une solution définitive. En effet, le chef de l'exécutif n'est pas allé de main morte pour fustiger la direction de la réglementation (DRAG) quant au « retard » mis pour le règlement du contentieux opposant principalement le gérant de l'Empire à l'administration. Invité à prendre la parole, le maire, tentant une explication, avait affirmé lors de la réunion en plénière, que l'augmentation du prix de location de ces deux salles par l'APC est à l'origine de la résiliation du contrat, en 2003, avec le gérant en question et de l'engrenage juridique qui s'en est suivi. Les gérants du Vox et de l'Empire, liés par convention à l'APC, se sont, pour rappel, opposés à cette réévaluation qu'ils ont jugée « unilatérale » et « inopportune ». Pour le gérant de l'Empire, le wali « est mal informé » car il existe, selon lui, une décision de justice émanant de la Cour d'Etat annulant une décision interministérielle de rétrocession des salles de cinéma du CAAIC au profit de la commune. « L'APC et les services de la DRAG ont fait croire au wali qu'il s'agit d'une question de loyer. C'est pourtant faux ! », affirme t-il. Et de poursuivre : « La salle de cinéma n'est pas un bien communal, il n'existe aucun document prouvant le contraire. Et cela les services de la municipalité peuvent vous le confirmer. » Selon le DRAG, la chambre administrative de la Cour de Sidi Bel Abbés a, en juin dernier, ordonné à l'administration de transférer les deux dossiers à la commission de wilaya de cession des biens de l'Etat. Cependant, toujours selon le DRAG, la décision rendue par la justice ne met aucunement dans l'obligation l'APC de « céder ou de régulariser » la situation de ces salles. Il confirme, néanmoins, les propos du gérant de l'Empire, c'est-à-dire que la justice s'est prononcée en sa faveur. Pour conclure, reste à savoir si la réouverture d'une ou de deux salles de cinéma signifiera une reprise effective et plus ou moins normale de l'activité cinématographique à Sidi Bel Abbès.