Le flux des Investissements directs étrangers (IDE) en Algérie a connu une amélioration en 2016 en atteignant la valeur de 1,5 milliard de dollars. C'est ce que révèle le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) rendu public jeudi. Le document onusien indique que cette augmentation du flux des IDE, qui reste bien en deçà du niveau enregistré par le voisin marocain, est due à «l'amélioration des politiques d'investissement et à un récent redressement de la production pétrolière, mais aussi à une stimulation globale pour l'investissement en Afrique du Nord». Une stimulation qui a fait hausser le niveau des IDE dans la région nord-africaine de 11%, pour atteindre une valeur globale 14,5 milliards de dollars encouragés par des réformes en matière d'investissements étrangers ainsi que par de nouvelles découvertes de gaz. Cette tendance haussière en Afrique du Nord est surtout portée par l'Egypte qui a vu les entrées en IDE augmenter de 17% pour représenter un montant de 8,1 milliards de dollars. «La découverte par Shell (Pays-Bas) de nouvelles réserves dans le désert égyptien a généré de nouveaux investissements dans le secteur des hydrocarbures dans ce pays», explique le rapport de la Cnuced. Cette dernière relève toutefois une forte baisse de l'investissement étranger au Maroc avec une chute de 29% pour s'afficher à 2,3 milliards de dollars en 2016 contre 3,2 milliards en 2015. Une baisse attribuée à la réduction du niveau de la consommation européenne affectant négativement les IDE au Maroc orientés vers l'exportation. Dans le Top 5 des pays africains les plus attractifs pour les IDE, l'Angola arrive en tête du peloton avec 14,4 milliards de dollars (avec tout de même une baisse de 11% par rapport à 2015), suivie de l'Egypte avec 8,1 Mds de dollars, du Nigeria avec 4,4 Mds de dollars, le Ghana avec 3,5 Mds de dollars, et enfin l'Ethiopie avec 3,2 Mds de dollars. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France demeurent les principaux investisseurs étrangers en Afrique, même si la présence chinoise dans la région a triplé entre 2010 et 2015. Concernant les perspectives, la Cnuced table sur une augmentation d'environ 10% du niveau des IDE en Afrique pour atteindre 65 Mds de dollars, et ce, en raison d'une modeste reprise des cours du pétrole et de l'investissement dans le secteur des hydrocarbures. «Les économies africaines dépendantes du pétrole pourraient encore attirer les étrangers pour avoir des actifs dans le secteur pétrolier», précise le rapport en notant que l'investissement étranger devrait aussi s'orienter vers les énergies renouvelables, l'immobilier, le gaz naturel, les infrastructures et les produits chimiques. De multiples investissements chinois et émiratis sont à prévoir en Afrique dans les secteurs des services et des infrastructures. La tendance haussière pour l'investissement est mondiale. Le rapport de la Cnuced prévoit une augmentation de 5% des IDE dans le monde pour atteindre 1800 milliards de dollars en 2017 contre 1750 milliards de dollars en 2016. «Ces projections optimistes s'expliquent par des perspectives de croissance économique plus forte dans les principales régions, une reprise de la croissance des échanges commerciaux et un rétablissement des bénéfices des entreprises.»