Le conflit qui oppose le groupe Cevital à l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) s'éternise au point de laisser apparaître des poches de tension, comme celle qui s'est manifestée hier. Des employés d'une entreprise ont tenté d'ériger une clôture à l'intérieur du complexe Cevital, informe un communiqué du «comité citoyen de soutien aux travailleurs» du groupe, qui ajoute à sa raison d'existence le soutien «aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa». Selon ce comité, l'entreprise «prestataire» a été «diligentée» par l'EPB et le groupe de travailleurs a été «rejoint et renforcé par des membres de sa direction (de l'EPB, ndlr), pour réaliser une clôture à l'intérieur du complexe Cevital, sans préavis et sans informer» les responsables du complexe agroalimentaire. Selon le même communiqué, une altercation verbale a éclaté lorsque des travailleurs de Cevital sont intervenus, avant que les employés de l'entreprise ne rebroussent chemin. Une clôture allait être posée pour empêcher tout accès entre la zone sur laquelle se trouve le complexe et le terrain qui lui est mitoyen. «Outré, par ce comportement irresponsable et incompréhensible, que de tels actes soient commis après 19 ans d'existence, d'exploitation, d'exercice et de partenariat, le comité se pose la question du pourquoi de la fermeture de cet accès, voie de secours et de passage aussi importante pour les travailleurs ?» Pour les travailleurs de Cevital, la décision d'ériger cette clôture participe de l'insistance des autorités portuaires à empêcher la réalisation de l'unité de trituration de graines oléagineuses dont le matériel importé a été refoulé par deux fois du port de Béjaïa. Le comité de soutien continue à être convaincu que le blocage répond à des «motifs fallacieux» inventés par ce qu'il appelle «les Daltons». Le conflit, que l'on soupçonne être actionné par une partie au pouvoir, prend localement les allures d'un bras de fer entre Cevital et le PDG du port. Le comité voit qu'il est «clair et établi aujourd'hui, que des cercles mafieux, ne supportant pas l'idée de la réussite du groupe Cevital, comptent bien tout faire pour le casser, car tout simplement, eux, ils représentent et symbolisent l'échec total». «Le fait que Cevital lance sa campagne de communication pour annoncer que le groupe s'apprête à recruter 30 000 collaborateurs d'ici 2025, dont plus de 7000 dès 2017, avec l'inauguration du nouveau site industriel Brandt à Sétif, d'un laminoir à Oran et d'une usine de trituration de graines oléagineuses à Béjaïa, déstabilise les forces occultes qui ne savent que licencier les travailleurs et fermer des usines même performantes», écrit le comité. Il en appelle au président de la République et au Premier ministre pour «intervenir de manière ferme pour mettre fin à ces agissements mafieux et faire cesser toute manœuvre de blocage et d'obstruction à l'encontre de Cevital et d'autres opérateurs économiques de la région».