A l'approche de l'Aïd, 4000 commerces ont été désignés pour assurer la permanence durant les deux jours de fête. Pour veiller à l'application de ce programme, la direction du commerce a réquisitionné 109 agents de contrôle. Signalons que cette mesure tend à devenir une règle incontournable. Néanmoins, la majorité des commerçants ont tendance à fermer boutique durant les fêtes de l'Aïd et passent outre l'intérêt général des citoyens et surtout la réglementation qui les oblige à ouvrir. Les autorités ne manqueront pas d'affirmer, qu'elles durciront les sanctions contre les commerçants réfractaires qui ne respecteront pas l'obligation de permanence. Les habitants de la capitale l'ont constaté à leurs dépens pendant les précédentes fêtes. La capitale entre dans une léthargie déconcertante. La ville ressemble à un désert dépeuplé. Boulangeries, restaurants et cafés fermés, non-disponibilité de fruits et légumes, des médicaments et absence de transports en commun. La loi est pourtant claire : en cas de fermeture non réglementée du commerce concerné, il sera procédé à la fermeture systématique du commerce pendant un mois assortie d'une amende. Afin de faire respecter le programme de permanence, les responsables locaux sont tenus, par ailleurs, de placarder les listes des commerces au niveau des sièges des APC et dans les places publiques. La fermeture de certains commerces peut être plus au moins tolérée, mais pas les pharmacies. «On peut se passer de pain mais pas de médicaments», confie un père de famille. Le carburant «essence» est également un produit qui connaît une pénurie prématurément, car les stations sont prises d'assaut par les automobilistes quelques jours avant la fête de l'Aïd. «Si le carburant est disponible durant les deux jours de l'Aïd, les autres produits commercialisés au niveau des stations ne sont habituellement pas disponibles, tels que les huiles», soutient un automobiliste. Parler de pain à l'approche de l'Aïd, c'est aussi évoquer sa rareté pendant et après les fêtes. Certains en stockent à volonté, pour jeter presque tout, par la suite. Les rares boulangeries ouvertes le jour de l'Aïd seront, à l'instar des stations-service prises d'assaut. «Il faut se lever à 4h pour espérer en avoir. Quant aux sachets de lait, ils disparaissent trois ou quatre jours avant la fête», assure-t-il. Il faut dire que l'essentiel de la population ouvrière pour ce qui est de la capitale vient des villes de l'intérieur. «Il est difficile de contraindre un travailleur à passer la fête de l'Aïd loin de sa famille», explique un gérant de boulangerie. S'agissant du transport interwilayas, ce dernier fonctionne, peu ou prou, durant la fête de l'Aïd. Les bus privés, qui assurent les liaisons urbaines, restent au garage, pénalisant les habitants qui trouvent d'énormes difficultés à se déplacer.