L'association Farhat Yatim vient d'organiser sa cérémonie annuelle des orphelins de la ville de Ouargla, bouclant ainsi son premier cycle de collecte et d'achat d'habits de l'Aïd El Fitr pour une centaine d'enfants ayant perdu un parent. La cérémonie de remise des cadeaux a été organisée jeudi à la toute nouvelle salle des fêtes Hoggar de Tazegraret, avec la participation de plusieurs personnalités et personnes généreuses ayant contribué à l'opération d'habillement de ces enfants. «Chaque année, ce moment couronne un campagne menée en faveur des familles que nous parrainons tout au long du cursus scolaire des enfants et dont l'habit de la fête de l'Aïd n'est qu'une facette heureuse, donnant à l'enfant le sentiment de ne manquer de rien en ce jour béni», explique Mme Yamina Gharbi, présidente de l'association Farhat Yatim, qui œuvre depuis plusieurs années à accompagner les familles ayant perdu le père ou la mère dans leur deuil et sa quête de nouveaux repères après la perte d'un pilier de la famille. Cette assistance commence par la présence affirmée des membres de l'association lors des différentes étapes succédant au décès et va de la prise en charge médicale, morale et psychologique de la famille et notamment des enfants tout au long du deuil, à l'assistance dans les différentes démarches administratives et scolaires mais aussi l'insertion ou la réinsertion du parent en vie dans la vie professionnelle et sociale en le soutenant dans sa nouvelle vie et nouvelles responsabilités. Assistance Ainsi, outre les aides matérielles notamment par des quotas de ravitaillement alimentaire au profit des familles recensées et dûment prises en charge sous tous les aspects exprimés par les concernés, Farhat Yatim axe ses efforts sur le traitement des traumatismes causés par le deuil sur les enfants afin d'accompagner le parent en vie dans la résolution des problèmes qui surgissent mais aussi et surtout assister les enfants lors de leur scolarité en prodiguant des aides effectives dans l'assimilation des cours ainsi que des rééquilibrages à la carte avec l'aide d'enseignants chevronnés. Pour la présidente de l'association, «cette étape cruciale de la vie de ces familles n'est pas au cœur de l'intérêt de l'entourage et souvent, les familles secouées par cette perte ne savent pas ou s'adresser puisqu'il n'existe aucune structure d'accompagnement ». Pour Farhat Yatim qui dédie son action aux orphelins et aux veufs et veuves, «le constat que souvent le besoin des familles n'est pas uniquement matériel a motivé la création d'une cellule sociale vouée à cette mission avec l'aide d'un psychologue de l'hôpital de Ouargla», explique Mme Gharbi. Pour Mme Saïda. D qui a perdu son mari dans un tragique accident il y a trois ans, «j'étais venue chercher un couffin du ramadan pour boucler mon mois, mais j'ai trouvé bien plus que ca dans cette association qui m'a adoptée ainsi que mes enfants en nous offrant le réconfort et l'aide qui nous ont permis de passer ce moment de douleur et de détresse extrême avec moins de solitude ».
Ritaj, pour l'amour de mon père Pour le cas spécifique de cette famille dont l'aînée, Ritaj, a reçu ainsi qu'une dizaine d'autres orphelins des récompenses pour leur succès à l'examen de 5e, «l'aide psychologique a permis d'accepter la mort et de faire notre deuil dans la sérénité vu que mon aînée n'acceptait pas la mort de son père, ne voulait plus ni manger ni boire et encore moins étudier». Prise en charge par un psychologue depuis trois ans, Ritaj a pu reprendre goût à ses études au bon souvenir de son papa qui rêvait de la voir réussir sa scolarité. Elle a pu obtenir un 9 de moyenne à l'examen, un succès qu'elle a dédié à son défunt père lors de la cérémonie de remise de cadeaux. L'aide aux familles a également couvert la prise en charge des denrées alimentaires nécessaires en ce mois sacré. Plus de 200 familles localisées notamment à Ngouça, Frane, Bour El Haicha, Debbiche mais aussi à Ziayna, Sidi Boughoufala et Mekhadma ont reçu des couffins durant la première semaine du Ramadhan. Il est à souligner que Farhat Yatim a été parmi les premières associations de la wilaya de Ouargla à expérimenter les petits projets d'autosuffisance familiale auprès des veuves chefs de famille par le biais de la fourniture de matières premières nécessaires à la confection de vêtements pour celles sachant coudre, confectionner des matelas et autres alaises traditionnelles ou tout simplement de la semoule et de la farine pour rouler du couscous maison ou préparer du pain et des feuilles de chakhchoukha reversées par la suite aux familles.