Un appel et une lettre ouverte s'inquiètent du sort fait aux migrants en France. Face à un sort parfois dramatique, l'expression est forte. Une telle pétition, c'est du rarement vu. Plus de 200 organisations, des grandes et de très petites, lancent un appel public inter-associatif au président Emmanuel Macron et au gouvernement. Elle demande «l'organisation d'une conférence nationale d'urgence pour qu'émergent des politiques alternatives d'accueil». Pour les signataires, «la gestion répressive des migrations internationales et le non-respect du droit d'asile qui prévalent dans la plupart des pays d'Europe, et en France en particulier, sont un échec effroyable. Tout d'abord parce que les guerres, les violations des droits humains, l'aggravation des inégalités et les catastrophes climatiques jettent un nombre incompressible de personnes sur les routes de l'exil, et aucune police au monde ne pourra jamais empêcher des jeunes de chercher à se construire un avenir, ou des familles de vouloir protéger leurs enfants». Ils estiment inappropriés les termes du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui parle de «tarir les flux d'arrivées» : «Nous payons au prix fort : des milliers de vies perdues chaque année en Méditerranée ou sur les autoroutes d'Europe, des centaines de millions d'euros gaspillés tous les ans, d'insupportables souffrances humaines, mais aussi des territoires sous tension, des bénévoles et des citoyens choqués et épuisés… De tels choix politiques fracturent nos territoires, dressent les hommes et femmes les uns contre les autres et nourrissent le rejet de l'autre et le repli sur soi.» «Les points d'eau ont été supprimés» Dans le même temps samedi dernier, une «lettre ouverte contre les violences faites aux migrants» a été publiée par des personnalités sur le Bondy blog, en lien avec le site du quotidien Libération. S'adressant au gouvernement, les signataires écrivent : «Nous avons lu que des officiers de police interdisent à des migrants de se rendre à une distribution de vivres. Nous avons aussi pris connaissance de ces témoignages de bénévoles, rapportés par plusieurs journalistes, qui racontent comment les CRS les ont empêchés de donner à boire à des exilés, dont des enfants. Nous avons appris que tous les points d'eau ont été supprimés, que les exilés dorment à même le sol. Nous avons aussi lu ces récits de migrants qui racontent qu'on les frappe, qu'on les gaze. Qui donne ces ordres ?» Des hommes et femmes politiques, mais aussi des acteurs comme le célèbre Omar Sy, ont signé cette lettre.