La session du Brevet d'enseignement moyen (BEM) de l'année scolaire 2016/2017 enregistre un taux de réussite de 56,33%, une timide hausse par rapport à l'an dernier. Le taux de réussite à l'examen du Brevet d'enseignement moyen (BEM), pour la session juin 2017, est de 56,33%, 566 221 candidats, selon les résultats publiés hier sur le site internet de l'Office national des examens et concours (bem.onec.dz). Le président du Snapest, Meziane Meriane, parle d'un «léger mieux» par rapport à l'année dernière où l'examen avait été marqué par un taux de réussite de 54,42% parmi les 559 926 candidats. Les élèves qui auront obtenu une moyenne égale ou supérieure à 10/20 accéderont automatiquement en classe de première année secondaire sur la base de la moyenne décrochée à l'examen national et celle de l'évaluation continue de l'année. Parlant d'un résultat «acceptable» si l'on l'évalue à l'aune des objectifs pédagogiques annoncés par le secteur, le syndicaliste signale que «le niveau de l'élève sera connu une fois au lycée». M. Meriane propose de réfléchir à un changement du statut du BEM pour l'assimiler à l'examen du baccalauréat et ainsi éviter la «cassure qui existe entre les cycle moyen et secondaire». Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, estime que le taux de réussite est «décevant» lorsque l'on constate qu'à l'examen de la 5e le taux de réussite est de 93%, alors qu'au BEM, avec les mêmes élèves, celui-ci est seulement de 56%. «Pourtant c'est juste un examen pas un concours. Les sujets étaient très abordables et les correcteurs étaient souples», fait remarquer M. Amoura. Le syndicaliste explique ce résultat par le «niveau faible de l'école algérienne». «Au lieu de la refonte globale de l'école, comme on ne cesse de le réclamer au Satef, il y a eu des réformettes. Il continue à y avoir du bricolage dans ce secteur, avec toutes ces décisions imposées d'en haut. Visiblement, on ne veut pas d'une école de qualité», tranche M. Amoura. Pour le porte-parole de la fédération éducation du Snapap, Nabil Ferguenis, les résultats «insuffisants» trouvent leur origine dans les faibles moyens de certains établissements et le «bricolage qui règne dans ce secteur où il y a un manque flagrant dans le personnel administratif, directeurs et surveillants généraux». «C'est la faute du ministère de l'Education qui n'a pas accéléré la sortie du statut particulier des travailleurs de l'éducation. Les grèves sur la retraite anticipée ont également influencé sur les résultats. S'il y avait un peu de volonté dans ce secteur, on aurait pu atteindre les 70%», estime Ferguenis qui pointe du doigt la méthode de recrutement des enseignants — nécessité de revenir aux ITE, institut technologique des enseignants — et leur formation. Une partie seulement des recalés de l'examen devrait être admis à le refaire, alors qu'une bonne partie sera dirigée vers les centres de formation continue. «L'on ne sait pas où mettre ces élèves (recalés). La refonte du cycle moyen a reçu un coup à cause de l'austérité», regrette le porte-parole du Cla, Idir Achour.