Le taux de réussite à l'examen du Brevet d'enseignement moyen (BEM) a atteint 53,97%. Une régression de presque 5% par apport à l'année dernière où ce pourcentage était de 59,54%. Certains syndicats de l'éducation expliquent ce recul par l'absence d'une commission permanente pour évaluer et examiner les raisons de cette régression. « On ne peut pas connaître les raisons de cette chute ce qui est regrettable d'autant que nous avons toujours appelé à la mise en place d'une commission d'évaluation des résultats des examens », souligne le porte-parole du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Même si pour le syndicaliste il n'y a pas beaucoup de différence entre le taux de l'année précédente et celui de cette année, il faut connaître les causes de ce repli. « La commission est un élément de suivi important qu'il faut prendre au sérieux, sinon on ne saura pas réellement le niveau de nos élèves », explique Meriane. Pour sa part, le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, s'interroge sur les raisons de la baisse du taux de réussite dans un palier qui n'a pratiquement pas connu de perturbations durant l'année scolaire. En outre, les sujets de l'examen étaient, selon lui, abordables. « J'estime que ces résultats reflètent le vrai niveau des élèves. Il n'y a pas d'autres explications », affirme-t-il, estimant que cela est également un des effets des réformes du système pédagogique engagées il y a dix ans. « Il faut faire un bilan pour relever les insuffisances du système », suggère-t-il. Le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, estime, quant à lui, que pour le moment il est impossible d'évaluer le taux de réussite car « le système pédagogique est faible ». Il rappelle que ce n'est pas la quantité qui fait relever le niveau du système éducatif, mais la qualité du système pédagogique. « N'est-il pas inquiétant de voir que 60% des élèves de la première année moyenne ont moins de 10 de moyenne ? Donc, il y a des indices révélateurs sur la faiblesse de notre système éducatif », observe-t-il. Le syndicaliste en veut pour preuve les résultats du BEM alors que les sujets de cette épreuve étaient à la portée des élèves. « Il faut avoir un minimum requis pour qu'un élève passe d'une classe à une autre. Il ne faut pas que le taux de réussite des examens relève de la conjoncture. Il faut évaluer réellement le niveau de l'élève pour lui donner ce qu'il mérite vraiment. Il faut aussi arrêter de donner des sujets très abordables qui, en réalité, concourent à la régression du niveau du système pédagogique », souligne Amoura. Cette année aussi, ce sont les filles qui devancent les garçons avec un taux de réussite qui a atteint les 61,53% contre 45,69% pour les garçons.